Dernière mise à jour à 08h23 le 15/03
La Chine est-elle capable de le faire ? Il s'agit d'une question cruciale pour la plus grande et audacieuse expérience économique, politique et sociale au monde.
L'essentiel pour saisir la perspective du pays réside dans la compréhension de la philosophie de gouvernance de son dirigeant, Xi Jinping.
M. Xi mène une population de 1,3 milliard de personnes vers la réalisation du Rêve chinois : l'élimination de la pauvreté et le renouveau d'une nation qui a déjà réalisé des progrès étonnants dans la création de prospérité.
Ce réformateur de 63 ans a apporté sa propre pensée pour résoudre les problèmes futurs, en particulier après une année riche en événements tumultueux dans le monde.
Avec les inquiétudes du peuple comme principale préoccupation, l'expérience, l'engagement, la détermination et la compétence de Xi Jinping à gouverner et à diriger sont rares sur la scène politique mondiale.
Cette année, le 19e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) élira une nouvelle direction pour les cinq prochaines années.
D'ici 2020, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine dépassera 90.000 milliards de yuans (13.000 milliards de dollars). La classe moyenne du pays atteindra alors environ 400 millions de personnes, offrant un gigantesque marché pour le monde.
Cet objectif progresse rapidement, et sa réalisation ne sera possible qu'à condition que les responsables à tous les échelons alignent leur pensée sur celle du leadership central et agissent selon les "quatre intégralités" prônées par le président chinois : à savoir l'édification intégrale d'une société modérément prospère, l'approfondissement intégral de la réforme, la promotion intégrale de l'état de droit et l'application intégrale d'une gouvernance stricte pour le PCC. Cette stratégie vise à diriger le pays vers la modernisation et vers une place centrale sur la scène internationale.
Lors des sessions annuelles de l'organe législatif et de l'organe consultatif politique du pays organisées ce mois-ci à Beijing, M. Xi a exprimé sa confiance.
"Tant que nous réunissons la sagesse et la force du peuple chinois, fort de plus de 1,3 milliard de personnes, il n'y aura pas de limite au succès de notre cause", a-t-il déclaré.
NOUVELLES PENSEES, NOUVEAUX ACTES
De poste de chef d'un village déshérité du nord-ouest de la Chine, à la position de responsable du Parti dans des régions plus développées de l'est, à la fonction de chef de l'Etat, Xi Jinping a manifesté sa profonde compréhension de la gouvernance de l'Etat, notamment dans la réforme économique et sociale, les affaires étrangères et la transformation militaire.
Dans la sphère économique, il a mené la Chine à une croissance considérable. La Chine a contribué à plus de 30% de la croissance mondiale.
M. Xi a baptisé la phase actuelle, depuis laquelle émerge une économie plus durable et plus inclusive, "la nouvelle normalité".
Pour assurer le succès de ce rééquilibrage, il a proposé une réforme structurelle du côté de l'offre.
Contrairement à l'économie du côté de l'offre de l'Occident, la politique de M. Xi réside dans une position dure pour éliminer les industries obsolètes et inefficaces et adopter à leur place de nouveaux et innovants systèmes de travail et de production, à la fois respectueux de l'environnement et capables de résister à une éventuelle nouvelle crise financière mondiale.
La Chine s'est fixé pour objectif une croissance de son PIB d'environ 6,5% cette année. A ce taux, la Chine générera une plus grande production que durant ses années caractérisées par une croissance à deux chiffres.
M. Xi est aux commandes d'un poids-lourd de la réforme, revitalisant et renouvelant presque chaque aspect de l'économie et de la société. Des politiques qui ne correspondent plus à la réalité, telles que la politique de l'enfant unique et celle de la "rééducation par le travail", ont été abandonnées, changeant la vie de centaines de millions de personnes.
Xi Jinping a également souligné l'importance de l'état de droit et de l'encadrement du pouvoir, comme l'illustre sa décision d'établir une commission nationale de supervision. Les députés élaborent actuellement un code civil afin de mieux protéger les droits du peuple.
Sa campagne contre la corruption, une menace susceptible, selon lui, d'entraîner la destruction du Parti et la chute de l'Etat, a atteint "une dynamique écrasante". Depuis le 18e Congrès national du PCC, au moins 240 hauts responsables et plus d'un million de fonctionnaires de rang inférieur ont fait l'objet d'enquêtes.
Alors que les hommes d'affaires, les touristes et les étudiants chinois se trouvent aujourd'hui aux quatre coins du monde, M. Xi ne voit plus uniquement la Chine comme un bénéficiaire de la mondialisation, mais comme un pays contribuant à celle-ci. Il a visité une cinquantaine de pays en tant que chef de l'Etat, menant sa mission visant à édifier "une communauté de destin".
Sa puissante défense du libre-échange et sa mise en garde face au protectionnisme, lequel revient à "s'enfermer dans une pièce sombre", ont surpris et ravi les observateurs.
Les relations commerciales sino-américaines "soutiennent environ 2,6 millions d'emplois aux Etats-Unis dans une vaste gamme de secteurs", selon un rapport publié en janvier par le Conseil du commerce sino-américain, basé à Washington.
L'initiative "la Ceinture et la Route" proposée par Xi Jinping en 2013 permettra de connecter l'Asie à l'Europe et à l'Afrique. Ces trois dernières années, les entreprises chinoises ont aidé à construire 56 zones de coopération économique et commerciale dans 20 pays le long de "la Ceinture et la Route", avec un investissement total de plus de 18 milliards de dollars. Elles ont permis de générer plus d'un milliard de dollars d'impôts et de créer plus de 160.000 emplois dans ces pays.
En outre, l'engagement de la Chine en faveur de l'Accord de Paris sur le changement climatique est inébranlable et réconfortant.
LE CODE DU SUCCES
Construire un grand pays nécessite un leadership fort et compétent dévoué aux intérêts fondamentaux du peuple.
"Les succès les plus importants de la Chine dépendent de la planification et de la prise de décisions stratégiques de la direction centrale", a déclaré Zhang Weiwei, doyen de l'Institut des études chinoises de l'Université Fudan.
Contrairement aux démocraties occidentales, qui semblent de plus en plus obnubilées par le sens du spectacle et les élections à court terme, le leadership de la Chine possède un objectif à long terme et est plus enclin à planifier pour les générations à venir. Lorsque le leadership chinois établit un plan, il l'exécute jusqu'au bout.
La lutte contre la pauvreté en est un bon exemple. La mission a été incluse dans les plans de travail de chaque génération du leadership chinois depuis des décennies.
La réduction de la pauvreté, qui est essentielle pour une société prospère, a offert une vie meilleure à 55 millions de Chinois entre 2013 et 2016, soit un nombre supérieur à la population totale de la République de Corée. Le gouvernement chinois s'est fixé comme objectif audacieux d'éradiquer la pauvreté d'ici 2020.
Les autorités locales doivent s'assurer que toutes les familles disposent d'un plan réalisable pour sortir de la pauvreté. Lors d'une visite dans un village de la province du Hebei en janvier, M. Xi a montré à un paysan comment il pouvait accroître ses revenus et offrir ainsi à sa famille une vie meilleure.
Le système de gouvernance de la Chine est résilient et robuste grâce à la manière dont sont sélectionnés et mobilisés les responsables. Un cadre ne peut recevoir une promotion que lorsqu'il a servi à des postes au niveau de base et acquis des expériences suffisantes.
Le dernier plan quinquennal stipule que les fonctionnaires locaux doivent être tenus responsables des dommages environnementaux qu'ils causent, même si ceux-ci sont découverts lorsqu'ils ont quitté leur postes.
La Chine a mis l'accent sur l'unité de la direction du Parti, le statut des citoyens en tant que maîtres du pays et l'Etat de droit. L'approche chinoise a prouvé ses avantages par rapport au soi-disant "modèle occidental", a déclaré M. Zhang.
ECRIRE L'HISTOIRE
Les "deux sessions", qui figurent parmi les événements politiques les plus importants en Chine, soutiendront le prochain cycle de réformes. Plusieurs milliers de législateurs et de conseillers politiques ont offert leurs propositions sur le développement.
Fondamentalement, les sessions ont permis de bâtir un consensus à l'échelle nationale pour s'unir plus étroitement autour du Comité central du PCC, avec Xi Jinping, comme noyau dirigeant.
"Le statut de noyau dirigeant de Xi Jinping a émergé à travers son leadership dans la promotion de la cause grandiose du Parti", a affirmé Dai Yanjun, professeur à l'Ecole du Parti du Comité central du PCC.
Dans le cadre du plus grand mouvement de modernisation dans l'histoire de l'humanité, un parti politique composé de 88 millions de membres s'est uni autour d'un noyau dirigeant, offrant une vie meilleure à plus de 1,3 milliard de personnes.
Ce rêve commun bénéficie non seulement à la Chine, mais également au monde entier.
Le véritable test reste néanmoins à venir.
M. Xi et ses collègues sont confrontés à de nombreux défis. Par exemple, rares sont les pays en développement à avoir évité le "piège du revenu intermédiaire".
Aussi intimidantes que paraissent ces difficultés, M. Xi estime que "l'histoire est écrite par les braves".