Dernière mise à jour à 13h57 le 30/03
Suite à une flambée imprévue des importations, la Chine a connu au mois de février un déficit de 60,36 milliards de yuans (8,7 milliards de dollars), le premier cas dans le pays depuis février 2014, selon les statistiques publiées mercredi par l'Administration générale des douanes.
L'importation a enregistré en février une croissance de 44,7% par rapport à 2016, soit une hausse de 23,1% et de 25,2% par rapport au mois précédent.
Les exportations au cours de même mois ont connu une croissance de 4,2% par rapport à l'année précédente, inférieure aux prévisions de 14,6% et de 15,9% du mois dernier.
Les analystes ont attribué le déficit commercial à la demande intérieure en plein essor, à la fête du Printemps et à la hausse des prix des produits de base.
Wang Jingwen, analyste d’un centre de recherche de la China Minsheng Bank, a estimé que l'une des raisons de la nette progression des importations en février est que l'économie chinoise est toujours en convalescence.
Les indicateurs avancés, comme l’indice des directeurs d'achat, camions lourds, grues et le volume de fret, montrent également la vitalité du marché, prouvant la demande intérieure en plein essor, a-t-il ajouté.
Le déficit commercial de février est dû à l’augmentation significative du volume des importations par la hausse du prix des matières premières, a déclaré Zhang Yongjun, chercheur au centre chinois pour les échanges économiques internationaux.
Dans les deux premiers mois de 2017, le prix du minerai de fer importé a augmenté de 83,7%, de 60,5% pour le pétrole brut, 110% pour le charbon, et une progression de 48,6% pour le tarif du pétrole raffiné.
Pour Deng Haiqing, économiste en chef chez JZ Securities, les entreprises chinoises ont exporté leurs produits avant la fête du Printemps pour réduire les coûts sur le stockage, conduisant à une flambée d'exportation avant le Nouvel An chinois et une hausse des importations après les vacances.
Le spécialiste estime que lorsque le facteur de la fête disparaîtra, la marge commerciale reviendra à la normale. Le mois de mars devait connaître un excédent commercial, conforme à la prédiction de Goldman Sachs.
Concernant l'affirmation selon laquelle le déficit commercial entraînera une dévaluation du RMB, les experts ont souligné que ce déficit n'est pas durable et a un impact limité sur le taux de change du yuan.
La pression de dévaluation du RMB devrait disparaître en jugeant les données sur les réserves de devises étrangères, ont-ils expliqué.
Par Qiang Wei, journaliste du Quotidien du Peuple