Dernière mise à jour à 08h47 le 03/07
La visite d'Etat que le président chinois Xi Jinping doit effectuer lundi et mardi en Russie va donner un nouvel élan aux relations sino-russes et approfondir davantage la confiance politique mutuelle entre les deux pays.
Ce déplacement sera le sixième qu'il effectuera en Russie depuis son arrivée au pouvoir en 2013 et ce sera la 21e fois qu'il rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine. Il s'agit d'ailleurs de leur troisième rencontre cette année.
Voici quelques déclarations de hauts responsables et d'experts des deux pays sur cette visite.
"Cette visite est d'une grande importance", particulièrement au moment où la reprise économique mondiale est toujours atone et que la situation internationale est complexe et volatile", a estimé l'ambassadeur de Chine en Russie, Li Hui.
Pour M. Li, cette visite va à n'en pas douter "donner un nouvel élan au développement des relations bilatérales" et pourvoir de nouveaux programmes en faveur de l'intégration économique régionale.
"Le partenariat stratégique global de coordination entre la Chine et la Russie s'est développé de façon stable, durable et à un haut niveau", selon le diplomate.
En matière de gestion des affaires internationales, Beijing et Moscou ont renforcé leur coopération stratégique et ont joué le rôle qui leur revenait en tant que grandes puissances, a-t-il poursuivi, notant que les deux pays ont prôné ensemble un règlement politique des questions de la péninsule coréenne et de la Syrie.
Les deux pays, selon lui, font office de ballast pour la paix et la stabilité dans le monde.
Renforcer leurs relations est un choix stratégique pour la Chine et la Russie, car cela correspond aux intérêts fondamentaux des deux pays et de leurs peuples, selon M. Li.
"Quelles que soient les évolutions de la situation internationale, nous devrions faire tous les efforts possibles pour maintenir et améliorer ces relations bilatérales", a estimé l'ambassadeur de Chine.
Le ministre adjoint chinois des Affaires étrangères, Li Huilai, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse que la visite de M. Xi en Russie devrait porter le développement à un haut niveau du partenariat stratégique global de coordination vers de nouveaux sommets et contribuer à la paix et à la prospérité dans le monde.
La Chine est le plus important partenaire commercial de Russie depuis six ans, tandis que la Russie est pour la Chine une source majeure d'importation d'énergie et de produits de haute technologie.
Selon les Douanes chinoises, le commerce entre les deux pays a augmenté de 33,7% au cours des cinq premiers mois de l'année, pour atteindre 223,1 milliards de yuans (environ 32,8 milliards de dollars).
"Compte tenu de la dynamique de ce développement commercial, l'objectif de 80 milliards de dollars dans un avenir proche est, à mon avis, certes compliqué, mais réaliste", a estimé le ministre russe du Développement économique, Maxime Orechkine, à propos des perspectives de développement du commerce bilatéral.
M. Orechkine s'est dit convaincu que la visite prochaine de M. Xi "pourra injecter un nouveau dynamisme à la coopération dans différents domaines et nous permettra de nous approcher de l'objectif de porter le volume des échanges commerciaux à 200 milliards de dollars d'ici 2020".
"Cette étroite relation de travail entre les deux chefs d'Etat et leur amitié personnelle sont devenues une 'locomotive' du développement des relations bilatérales", a souligné la chercheuse Chen Yurong, spécialiste de l'Eurasie à l'Institut chinois des études internationales.
"Ils peuvent échanger leurs points de vue sur tous les sujets, ce qui reflète le niveau élevé de la confiance politique entre les deux pays", d'après elle.
Par ailleurs, de gigantesques opportunités seront entrevues dans le couplage de l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" et l'Union économique eurasiatique (UEE), qui figure également au menu des discussions entre les deux chefs d'Etat.
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi avait fait savoir le mois dernier que le travail visant à rapprocher ces deux initiatives progressait régulièrement.
Un peu plus tôt, M. Poutine avait également fait part de sa confiance dans les possibilités de connecter ces deux plans de développement qui pourront, selon lui, ouvrir une nouvelle phase de coopération en Eurasie et au-delà.
"Je n'ai aucun doute sur le fait que nous travaillerons ensemble et que ce travail sera efficace et bénéfique pour les Chinois et les Russes ainsi que pour l'économie mondiale", avait-il déclaré.
L'initiative "la Ceinture et la Route", proposée par la Chine en 2013, se compose de la Ceinture économique de la Route de la soie et de la Route maritime de la soie du XXIe siècle. Elle vise à bâtir un réseau d'échanges commerciaux et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et à l'Afrique et au-delà via les anciennes routes commerciales de la Route de la soie.
L'UEE, qui comprend la Russie, l'Arménie, le Bélarus, le Kazakhstan et le Kirghizistan, a pour mission d'encourager l'intégration économique régionale par la libre circulation de marchandises, de services et de personnes au sein de l'union.