Dernière mise à jour à 08h36 le 28/02
Les législateurs chinois se réuniront à Beijing pour la session annuelle de l'organe législatif national, dont les amendements à la Constitution seront un point important.
S'ils sont adoptés, ces amendements seront les premiers en plus d'une décennie.
L'inscription de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère dans la Constitution sera une boussole guidant la Chine vers la modernisation.
Souligner la direction du Parti communiste chinois (PCC) en tant que "caractéristique fondamentale du socialisme à la chinoise" et créer un espace constitutionnel pour un nouveau système de lutte contre la corruption garantiront le succès de cette cause.
"La révision proposée est une réponse opportune aux appels de la nouvelle ère", indique Jiang Ming'an, directeur du Centre de recherche sur la Constitution et le droit administratif de l'Université de Pékin.
D'importants principes, avancées théoriques et politiques formulés ces dernières années devraient être ajoutés à la Constitution.
Selon la proposition d'amendements rendue publique dimanche par le Comité central du PCC, la vision d'une communauté de destin pour l'humanité et le "plan global en cinq axes" pour les progrès coordonnés dans les domaines économique, politique, culturel, social et écologique pourraient être inscrits dans la Constitution.
Les valeurs socialistes essentielles et les commissions de supervision en tant que nouveau type d'organes de l'Etat pourraient aussi être inscrites.
Un changement constitutionnel exige l'approbation d'au moins deux tiers des députés à l'Assemblée populaire nationale (APN) durant la session plénière annuelle.
La première session annuelle de la 13e APN s'ouvrira le 5 mars.
La proposition intervient au moment où l'élan de modernisation de la Chine s'accélère et où l'économie s'oriente vers un développement de haute qualité.
Un rapport prononcé en octobre lors du 19e Congrès national du PCC a déclaré l'ouverture d'une nouvelle ère du socialisme à la chinoise.
Le rapport offre deux objectifs clairs : l'achèvement essentiel de la modernisation socialiste d'ici 2035 et la construction d'un "grand pays socialiste moderne" d'ici le milieu du siècle.
"Ce n'est qu'en s'adaptant constamment aux nouvelles situations que la Constitution aura une vitalité durable", a indiqué Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC, le 15 décembre, lors d'un symposium sur les révisions constitutionnelles auquel ont participé les représentants des partis non communistes.
La première Constitution de la République populaire de Chine a été promulguée en 1954. L'actuelle Constitution est entrée en vigueur en 1982 et a été amendée à quatre reprises, en 1988, 1993, 1999 et 2004.
Ces amendements "étaient à la fois nécessaires et conformes à la réalité quotidienne", indique Jiao Hongchang, professeur de droit à l'Université de sciences politiques et de droit de Chine.
"Ils ont assuré l'efficacité continue de la Constitution actuelle pendant des décennies", souligne-t-il.
Via le système d'assemblée populaire, le PCC a guidé le peuple chinois dans l'adoption et la révision de la Constitution et dans le respect de cette loi fondamentale.
L'APN est l'institution suprême par le biais de laquelle le peuple chinois exerce le pouvoir de l'Etat.
Durant le 19e Congrès national du PCC, le Parti a clairement expliqué que l'objectif de la réforme était d'améliorer et de développer le socialisme à la chinoise et de moderniser le système et la capacité de gouvernance de la Chine.
"La Constitution est la condition préalable d'une gestion fondée sur la loi et est fondamentale pour la modernisation de la Chine", souligne M. Jiao.
"Le PCC et le gouvernement trouveront des moyens de renforcer l'autorité constitutionnelle et appliqueront la Constitution afin de résoudre les problèmes majeurs auxquels le pays est confronté", ajoute-t-il.