Dernière mise à jour à 08h53 le 14/01
Les relations bilatérales entre la Chine et l'Egypte ont reçu un nouvel élan au début de l'année, lorsque le conseiller d'Etat et ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi s'est rendu en Egypte du 7 au 9 janvier.
Au cours d'une tournée africaine qui a duré jusqu'au 13 janvier, le ministre chinois des Affaires étrangères s'est également rendu à Djibouti, au Burundi et au Zimbabwe.
Cela fait maintenant 30 années consécutives - soit depuis 1991 - que les ministres chinois des Affaires étrangères se rendent en Afrique au début de chaque nouvelle année. Ces visites visent à mettre en lumière l'importance que la Chine attache à ses relations avec l'Afrique, et à démontrer l'amitié durable qui unit les deux parties.
Le fait que le ministre des Affaires étrangères ait choisi l'Egypte - qui préside actuellement l'Union africaine - pour la première étape de sa tournée reflète en outre les relations étroites qui unissent Beijing et Le Caire, notamment depuis que leurs relations bilatérales ont été élevées au rang de partenariat stratégique global en 2014.
Le partenariat stratégique global sino-égyptien a connu un développement sans précédent en 2019, année durant laquelle les deux pays ont approfondi leur coopération dans toutes sortes de domaines.
"Depuis 30 ans, la Chine est heureuse de débuter chaque année par une visite du ministre chinois des Affaires étrangères en Afrique. Cela montre que la Chine souhaite vivement renforcer ses relations avec le continent africain", a déclaré à Xinhua Samir Ghattas, président du Forum du Moyen-Orient pour les Etudes stratégiques, un mécanisme basé au Caire.
L'Egypte et les autres pays africains apprécient beaucoup cette visite, notamment au vu de l'éminent statut dont jouit la Chine en Afrique, a noté M. Ghattas, soulignant que la Chine entretenait d'importants liens économiques, culturels et politiques avec le continent africain.
"La Chine a des investissements significatifs dans de nombreux pays africains. Leur coopération a grandement contribué au développement humain, financier et économique de nombreux pays africains", a expliqué l'expert.
COOPERATION INDUSTRIELLE ET COMMERCIALE
En 2019, la Chine et l'Egypte ont signé plusieurs accords dans divers domaines, concernant notamment des chantiers d'infrastructures et d'industrialisation réalisés en Egypte dans le cadre de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) - une initiative proposée par la Chine en 2013, et qui vise à stimuler un développement mutuel des pays participants à travers une série de partenariats mutuellement profitables.
Dans le cadre de l'ICR, la China State Construction Engineering Corporation, une entreprise de construction chinoise de premier plan, est notamment en train de construire un immense quartier d'affaires dans la nouvelle capitale administrative de l'Egypte, à environ 50 km à l'est du Caire. Ce quartier comprendra entre autres une tour de 385 m de haut, qui sera le plus haut gratte-ciel d'Afrique.
D'autres entreprises chinoises de renom, comme Sinohydro, Dongfang Electric, Shanghai Electric, Huawei et la State Grid Corporation of China travaillent également sur un certain nombre de méga-projets liés à l'énergie en Egypte.
En septembre, les équipes égyptienne et chinoise ont également annoncé le début de la phase de mise en oeuvre du projet de satellite "EgyptSat II", un petit satellite de télédétection à haute résolution financé par la Chine.
Au cours de la réunion de lancement du projet, qui s'est tenue à la Cité spatiale égyptienne, près de la nouvelle capitale administrative de l'Egypte, les deux parties ont signé les documents entérinant le lancement de ce projet financé par le gouvernement chinois.
En janvier, l'Egypte et la Chine ont en effet signé un accord portant sur une subvention chinoise de 72 millions de dollars américains pour financer le projet "EgyptSat II".
La Chine est désormais le principal partenaire commercial de l'Egypte, et dépasse tous les autres investisseurs étrangers en termes de taux de croissance de ses investissements dans ce pays.
Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Egypte a atteint le chiffre record de 13,87 milliards de dollars en 2018, année au cours de laquelle les exportations égyptiennes vers la Chine ont pour la première fois atteint 1,8 milliard de dollars, selon des statistiques officielles.
Fin 2018, les investissements chinois en Egypte avaient déjà dépassé les 7 milliards de dollars. Plus de 1 500 entreprises chinoises opèrent actuellement en Egypte, offrant au total 30 000 emplois aux Egyptiens.
COOPÉRATION CULTURELLE ET TOURISME
L'année 2019 a vu une augmentation notable de la coopération et des échanges culturels, avec des visites mutuelles d'artistes et de délégations culturelles et musicales.
"L'année dernière, le Centre culturel chinois du Caire a organisé plus de 100 événements en Égypte. Tous ces événements étaient destinés à renforcer la coopération culturelle sino-égyptienne", a déclaré à Xinhua Shi Yuewen, conseiller culturel auprès de l'ambassade de Chine en Égypte.
Par ailleurs, selon l'ambassade de Chine en Égypte, la Chine a octroyé plus de 300 bourses à des Égyptiens pour terminer des maîtrises et des doctorats en 2019.
Les récents flux de touristes chinois ont également aidé à relancer le secteur du tourisme égyptien qui a connu une récession au cours des dernières années en raison des troubles politiques et des problèmes de sécurité.
Pour encourager davantage de touristes à visiter le pays, l'Égypte a exempté les touristes chinois de l'obligation de visa, leur permettant d'en obtenir un à l'arrivée s'ils sont parrainés par une agence de voyages et sont financièrement à l'aise.
De son côté, EgyptAir, la compagnie aérienne porte-drapeau de l'Égypte, a annoncé en novembre dernier son premier vol sans escale depuis Le Caire, la capitale égyptienne, vers la ville de Hangzhou, la capitale de la province du Zhejiang, dans l'est de la Chine.