Dernière mise à jour à 08h27 le 27/07
Les avocats de Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois de télécoms Huawei, ont demandé à un tribunal canadien la suspension des procédures d'extradition vers les Etats-Unis, a rapporté Reuters citant des documents publiés jeudi.
Soulignant que le président américain Donald Trump et d'autres hauts responsables de son administration comptaient se servir de Mme Meng "comme monnaie d'échange dans un différend commercial", les avocats de Mme Meng ont qualifié la volonté affirmée de M. Trump d'interférer dans l'affaire d'"offensive et de menaçante".
Les avocats de Mme Meng ont également déclaré que les Etats-Unis avaient trompé le Canada au sujet des preuves dans le cas de Mme Meng, qualifiant leurs pratiques de "bien en-dessous des normes de diligence, d'honnêteté et de précision attendues", selon les documents.
Mme Meng a été arrêtée le 1er décembre 2018 à l'aéroport international de Vancouver à la demande des Etats-Unis, qui demandent son extradition pour des accusations de fraude. Tant Mme Meng que Huawei ont nié à plusieurs reprises tout acte répréhensible.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré en mai que la Chine exprimait son vif mécontentement et sa ferme opposition à la décision d'un tribunal canadien dans l'affaire contre Mme Meng, et a déposé des représentations solennelles auprès du Canada en ce sens.
Le mois dernier, M. Zhao a déclaré que l'affaire était "un incident politique grave", qui a révélé les calculs politiques américains pour délibérément réprimer Huawei et d'autres entreprises chinoises de haute technologie.
Le 15 juin, les avocats de Mme Meng ont rempli un mémorandum d'arguments auprès de la Cour suprême de Colombie britannique pour éviter son extradition aux Etats-Unis pour des accusations de fraude bancaire.