Dernière mise à jour à 08h40 le 27/07
La décision brutale des Etats-Unis de fermer le consulat général de Chine à Houston a suscité des inquiétudes et de nombreuses critiques, plusieurs universitaires et experts la qualifiant d'"étape dramatique" qui détériore les relations bilatérales.
Mardi, les Etats-Unis ont demandé à la Chine de fermer son consulat général à Houston, le premier ouvert par la Chine aux Etats-Unis à la suite de l'établissement de leurs relations diplomatiques.
"La fermeture d'un consulat est une étape dramatique qui aggrave sérieusement la discorde entre les Etats-Unis et la Chine. C'est une évolution très décourageante et une preuve supplémentaire de la tension croissante entre les deux pays", a indiqué à Xinhua, Jon R. Taylor, professeur de sciences politiques et directeur de département à l'université du Texas à San Antonio.
M. Taylor a affirmé que cette initiative "ne devrait pas être une si grande surprise", car l'administration américaine actuelle s'incline à recourir à "la rhétorique et aux actes de la Guerre froide" dans ses rapports avec autrui.
La fermeture du consulat chinois "est auto-destructrice" pour les Etats-Unis, et est "une stratégie électorale malavisée" qui "engendre une plus grande animosité, une perturbation des relations de soft power et une méfiance inutile", a ajouté le professeur.
Selon le magazine d'information italien Panorama, cette décision pourrait être "dictée par des calculs électoraux" avant l'élection présidentielle de 2020, aucun candidat ne souhaitant être perçu comme faible dans les relations avec la Chine.
Asanga Abeyagoonasekera, directeur général de l'Institut des études sur la sécurité nationale du Sri Lanka, a déclaré que cette décision était "politiquement motivée".
"Ce découplage nuirait aux deux nations et au monde entier, surtout en cette période de détresse humaine", où la vie de centaines de milliers de personnes a été fauchée par la pandémie, a noté M. Abeyagoonasekera, ajoutant que Washington et Beijing "devaient trouver un espace pour travailler ensemble et renforcer leurs relations vieilles de quatre décennies".
De son côté, Somadoda Fikeni, professeur de l'Université d'Afrique du Sud, a estimé que la décision américaine illustrait "une autre étape dans l'escalade" et que les Etats-Unis n'avaient pas fourni de preuves concrètes pour justifier cette décision.
Sylwester Szafarz, ancien consul général de Pologne dans la ville chinoise de Shanghai, a noté que cette décision brutale "constituait une sérieuse menace pour la sécurité internationale et les efforts coordonnés de la communauté internationale dans la lutte contre la pandémie", qui fait déjà ravage aux Etats-Unis.
"En aucun cas la Chine ne sera tenue responsable de ce qui se produit aux Etats-Unis", a-t-il souligné.
Pour Mher Sahakyan, directeur de la fondation arménienne Conseil politique et stratégique "Chine-Eurasie", la fermeture du consulat chinois ne fait qu'alimenter les tensions entre les deux pays.
Les relations américano-chinoises sont "plus tendues, ce qui pourrait avoir un impact économique et politique très négatif sur le monde", a-t-il souligné, ajoutant que les liens entre Beijing et Washington étaient importants pour la paix et la stabilité mondiales.
M. Sahakyan a déclaré espérer que Washington pourrait écarter sa mentalité de Guerre froide et revenir à la table des négociations pour résoudre les différends.