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De l'éco-cité à l'éolienne flottante, la Chine et la France s'associent sur des coopérations écologiques

Xinhua | 01.03.2021 08h34

Dans le district de Caidian à Wuhan, dans la province chinoise du Hubei (centre-sud), un bâtiment futuriste attire l'attention de nombreux visiteurs. Ce nouveau repère urbain, conçu par l'architecte français Denis Laming, est un projet de modèle de coopération sino-française en matière de développement durable : l'éco-cité de Caidian.

De l'Année de l'environnement à l'Association franco-chinoise du développement urbain durable (AFCDUD), en passant par divers mécanismes de coopération dans de nombreux domaines tels que la construction des villes, l'utilisation des énergies ou même les transports, il demeure une bonne tradition de collaboration sur des coopérations écologiques entre la Chine et la France, dont la détermination à construire un avenir meilleur reste toujours inchangée malgré les évolutions du paysage international.

L'éco-cité, un modèle de vie pour demain

Le projet de l'éco-cité sino-française de Caidian est né en mars 2014 à travers la signature d'une lettre d'intention intergouvernementale. Il vise à valoriser les savoir-faire chinois et français en matière de développement urbain durable et sa zone centrale devrait s'étendre sur environ 39 km². Jusqu'en janvier 2021, le projet a obtenu un total de 38 milliards de yuans (5,8 milliards de dollars) d'investissements fixes.

"Notre conception globale a été élaborée conjointement par des équipes d'experts français et chinois. Les petits quartiers et le réseau routier dense mis en place dans la ville écologique illustrent à la fois les éléments français et le concept de protection de l'environnement, avec de faibles émissions de carbone", a déclaré Ma Wangtao, directeur de l'aménagement du territoire et des constructions du Comité de gestion de l'éco-cité.

Dans une interview accordée à Xinhua, Zeng Yingying, professeure associée à l'Université d'économie et de droit de Zhongnan, a hautement salué cette initiative sino-française pleine de concepts écologiques.

"La construction de l'éco-cité de Caidian contribuera non seulement à promouvoir la coopération sino-française sur les technologies écologiques, environnementales et économes en énergie, mais aussi à renforcer la confiance politique mutuelle et à approfondir les échanges dans les domaines culturel et touristique", a-t-elle indiqué.

Elle a ajouté que dans la nouvelle conjoncture complexe, la manière d'explorer de nouveaux modèles dans l'introduction d'investissements durables et la coopération technologique pour la réduction des émissions, sur la base du concept de "communauté de destin pour l'humanité" pour la gouvernance mondiale du climat, constituait un problème à long terme dans la construction de l'éco-cité sino-française.

Selon le plan officiel, de 2021 à 2025, la superficie de construction urbaine de l'éco-cité atteindra 12,5 km², où pourront vivre environ 120.000 habitants et où plus de 60.000 emplois seront créés. D'ici 2027, la construction de la ville écologique sera encore améliorée pour atteindre les objectifs de planification d'une ville issue de la coopération sino-française, sobre en carbone, écologiquement viable et modèle d'innovation industrielle.

L'éolienne flottante, un nouveau moteur doté d'un énorme potentiel

"Ce qui m'a surpris aujourd'hui, c'est de voir que la Chine a un très grand savoir technologique" en matière de l'énergie éolienne, a déclaré Aude Telot, une étudiante visiteuse de l'Université de Versailles lors de la Journée portes ouvertes organisée le 31 décembre 2020 à Paris par la CGNEE, filiale de la China General Nuclear Power Corporation (CGN) en Europe.

Lors de cette journée portes ouvertes nommée "Waltz in the wind" (La valse du vent), Jean-Baptiste Bréban, responsable de la salle de contrôle centrale de la CGNEE, a donné une conférence aux étudiants de l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, sur la gestion sûre des parcs éoliens basée sur l'intelligence artificielle et la numérisation.

A mesure qu'on accorde plus d'attention sur la protection de l'environnement et la réduction des émissions, l'énergie éolienne s'avère de plus en plus importante. Le parc éolien de Charmont-sous-Barbuise est le seul projet d'énergie éolienne développé en Europe par la CGNEE. Il compte six turbines en service, pour une puissance installée totale de 12 MW. Elles ont été mises en service en mai 2010 et peuvent fournir de l'électricité à 7.500 foyers.

En Chine, le 14 mars 2020, la China Energy Investment Corporation (China Energy) a annoncé la création d'une co-entreprise avec Electricité de France (EDF) pour développer conjointement le parc éolien offshore de Dongtai, dans la province chinoise du Jiangsu (est). C'est la première fois que la Chine s'ouvre à une entreprise et à des capitaux étrangers pour développer des parcs éoliens en mer.

"Nous profiterons de ce projet pour approfondir notre coopération avec EDF dans des domaines comme l'énergie éolienne, l'industrie photovoltaïque, l'énergie à base d'hydrogène et les réserves d'énergie", a indiqué Liu Guoyue, directeur général de la China Energy.

La coopération sino-française sur le climat, bien partie et promise à un bel essor

Le changement climatique causé par la croissance démographique et le développement économique affecte largement les systèmes humains et naturels de tous les pays. De plus, il est devenu un défi majeur auquel le monde est confronté. Gérer les problèmes liés au changement climatique fait alors l'objet d'une priorité du développement durable mondial.

Dans le cadre d'un partenariat stratégique global, la Chine et la France ont établi un partenariat pour lutter contre le changement climatique, et cette coopération s'est révélée fructueuse.

L'ancien Premier ministre français et président de la Fondation prospective et innovation, Jean-Pierre Raffarin, a souligné que "la Chine et la France avaient joué ensemble un rôle déterminant pour faire réussir l'Accord de Paris sur les changements climatiques".

"L'Union européenne et la Chine se sont toutes deux engagées à atteindre une neutralité des émissions de dioxyde de carbone, établissant ainsi un terrain commun propice à une coopération beaucoup plus profonde", a écrit Laurence Tubiana, ancienne ambassadrice de la France à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans un article publié sur le site web de Project Syndicate.

En janvier 2018, les chefs d'Etat des deux pays ont décidé de lancer une "Année franco-chinoise de l'environnement". Le satellite océanographique Chine-France (CFOSat) a été envoyé dans l'espace en octobre 2018. Il s'agit d'une mission commune menée dans le cadre d'une étroite coopération spatiale sino-française qui permettra aux scientifiques d'étudier simultanément, pour la première fois, les vents et les vagues à la surface des océans.

Le Premier ministre français de l'époque Edouard Philippe avait, lors d'un discours à l'université chinoise Tsinghua en juin 2018, réaffirmé que l'Année franco-chinoise de l'environnement "traduisait notre volonté commune, nos intérêts communs, notre souci commun de ne pas écouter ceux qui pensent que la question environnementale et la question climatique seraient de fausses questions, mais bien de prendre à bras-le-corps ce qui va transformer notre monde et ce que nous devons maîtriser sous peine d'être remis en cause".

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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