Dernière mise à jour à 08h26 le 15/04
La Chine exhorte vivement le Japon à reconsidérer sa décision sur l'élimination des déchets nucléaires, a déclaré mercredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Le porte-parole, Zhao Lijian, a fait ces remarques lors d'un point de presse quotidien lorsqu'on lui a demandé de commenter la réaction internationale à la décision du Japon d'éliminer les eaux radioactives de Fukushima en les rejetant dans la mer. La communauté internationale, y compris la République de Corée (RC), la Russie et la Commission européenne, a exprimé sa profonde préoccupation à ce sujet.
Il a ensuite posé trois questions à la partie japonaise.
Premièrement, la partie japonaise a-t-elle vraiment entendu les doutes et les préoccupations exprimées au Japon et à l'étranger?
M. Zhao a souligné que des marches de protestation ont eu lieu dans de nombreux endroits au Japon, notamment à Tokyo et à Fukushima. En plus de la Chine, de la RC, de la Russie et de l'UE, 311 organisations environnementales ont exprimé leur ferme opposition à la décision japonaise. Le responsable de la campagne sur le climat et l'énergie de Greenpeace Japon a déclaré que le gouvernement japonais avait tourné le dos aux preuves évidentes que la technologie et les conditions d'une plus grande capacité de stockage sont disponibles, et qu'il a choisi le déversement de l'eau dans l'océan Pacifique.
"Le gouvernement japonais a pris cette décision totalement injuste au mépris total de l'environnement", a-t-il affirmé.
Deuxièmement, la décision du Japon est-elle vraiment conforme au droit international?
M. Zhao a indiqué que la décision du Japon créera un précédent en matière de déversement des eaux usées traitées dans l'océan après un accident nucléaire grave. Le Japon, en tant que signataire de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS), devrait connaître les dispositions de la Convention en la matière. Les pays membres doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour s'assurer que la pollution résultant d'incidents ou d'activités relevant de leur juridiction ou de leur contrôle ne se propage pas au-delà des zones où ils exercent des droits souverains conformément à la Convention.
"Le Japon est également tenu de s'acquitter d'obligations internationales telles que la notification et la consultation complète, l'évaluation et la surveillance environnementale, les mesures de préventions pour minimiser les risques et la transparence de l'information", a indiqué M. Zhao. "Le Japon a-t-il rempli toutes ces obligations?"
Troisièmement, les eaux usées radioactives que le Japon prévoit de rejeter dans la mer répondent-elles vraiment aux normes internationales?
Selon M. Zhao, le rapport d'évaluation du groupe d'experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) indique clairement que l'eau traitée contient encore d'autres radionucléides que le tritium. Selon les statistiques de Tokyo Electric Power Company Holdings Inc., il existe 62 types de radionucléides dans l'eau.
"Les océans ne sont pas les poubelles du Japon, et l'océan Pacifique n'est pas l'égout du Japon", a déclaré le porte-parole, ajoutant que le prix de l'élimination des déchets nucléaires par le Japon ne devait pas être supporté par le monde entier.
La partie japonaise doit réévaluer la question et s'abstenir de rejeter les eaux usées comme elle le veut avant de parvenir à un consensus avec toutes les parties prenantes et l'AIEA par le biais de consultations complètes, a ajouté M. Zhao.