Dernière mise à jour à 08h58 le 16/04
Le fait que les Etats-Unis et la Chine coopèrent en matière de finance durable dans le cadre du Groupe des 20 (G20) constitue une "étape positive" pour le monde, a déclaré la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva.
"Il est certain que la coopération des deux plus grandes économies en matière de finance durable est une étape très positive dans un monde en pleine transformation, principalement en raison des pressions exercées par les risques climatiques, et aussi pour s'assurer que les questions sociales et environnementales soient bien intégrées dans les stratégies d'investissement", a confié Mme Giorgieva à Xinhua dans un entretien exclusif.
Ses remarques ont été formulées après que les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G20 sont convenus la semaine dernière que le groupe d'étude sur le financement durable deviendrait un groupe de travail à part entière, coprésidé par la Chine et les Etats-Unis.
"Ce que nous attendons, c'est que le G20 présente une feuille de route claire sur la manière dont le financement durable peut être intégré plus profondément dans les systèmes financiers", a dit la directrice du FMI, promettant de fournir un soutien technique à mesure que les travaux avanceront.
(Kim Haughton/FMI/Xinhua)
Le changement climatique présente des risques pressants pour la stabilité financière de deux manières, à savoir les risques physiques et les risques de transition, a averti Mme Giorgieva.
"Ce que fait le FMI, c'est utiliser un instrument éprouvé et très bien établi, (à savoir) les programmes d'évaluation du secteur financier, pour aider les pays à identifier ces risques et à les intégrer dans leurs politiques du secteur financier", a expliqué Mme Georgieva.
La directrice générale du FMI a également salué la Banque populaire de Chine (banque centrale), pour ses efforts visant à encourager les institutions financières à soutenir les investissements écologiques tout en attachant une grande importance à la qualité de ces investissements.
"Je suis ravie que la Banque populaire de Chine s'engage très systématiquement à fournir de bonnes orientations sur les normes écologiques. En outre, elle prend à cœur l'autre aspect de la transition vers la nouvelle économie climatique, à savoir les risques de stabilité financière liés au climat", s'est-elle réjouie.
Le FMI et la Banque populaire de Chine comptent organiser entre les 15 et 16 avril un séminaire de haut niveau sur la finance écologique et la politique climatique, au cours duquel ils discuteront de l'expérience internationale en la matière ainsi que du rôle des banques centrales, des régulateurs financiers, des institutions financières et des investisseurs.
Jusqu'à fin 2020, l'encours des prêts écologiques de la Chine a atteint près de 12.000 milliards de yuans (1.840 milliards de dollars), soit le plus élevé au monde, selon des données officielles.