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| L'adaptation théâtrale du roman classique chinois Romance des Trois Royaumes se déroule dans une salle de classe moderne et explore le désir du peuple dans la quête de la réussite. |
Un metteur en scène reprend le conte des fameux guerriers, Romance des Trois Royaumes, en distribuant les rôles à des femmes.
Romance of the Three Kingdoms, un roman du 14ème siècle basé sur l'histoire de la période des Trois Royaumes (AD 220-280), a été considéré comme un livre pour hommes. Les personnages principaux étant des guerriers mâles et des stratèges qui s'affrontent dans le sang, avec les cerveaux cherchant à régner sur l'ensemble du pays. Le réalisateur hongkongais Edward Lam bouleverse les stéréotypes dans son adaptation du roman.
Les treize personnages principaux sont joués par des actrices habillées en uniformes scolaires modernes. La scène se déroule dans une salle de classe au lieu du champ de bataille. Chacun des douze actes de la pièce est une leçon d'histoire dans lesquels les étudiants réinterprètent le roman.
Depuis 2006, Il s'agit de la troisième production de Lam qui est adaptée à partir de quatre grands romans classiques chinois, l'homme du septième art pensant que c'est ennuyeux de reproduire les récits historiques sur scène avec des décors grandioses et costumes anciens.
«J'ai attribué une question à chaque acte afin de relier ces contes classiques à la société d'aujourd'hui. Vous cherchez des réponses, le public sera facilement aspiré et éprouvera une satisfaction après avoir vu un spectacle qui donne à réfléchir», a noté le réalisateur.
Qu'est ce que le succès ? C'est la question que Lam a assigné à sa dernière adaptation. «Les gens de nos jours ont désespérément besoin de connaître le succès, qui peut être vu dans le trop-plein de spectacles de talents à la télévision. Ils cherchent l'attention, leur donnant le sentiment d'être importants et d'avoir réussi».
Les balles de tennis, les accessoires jaunes et verts fluorescents utilisés dans la pièce, sont une métaphore pour attirer l'attention, selon le metteur en scène.
Ces éléments remplacent de nombreux autres accessoires, tels que les verres à vin de Liu Bei, l'empereur de l'Etat Shu et de Cao Cao, l'empereur de l'Etat Wei, lorsque qu'ils discutent du sujet des héros.
Et c'est une chorégraphie bien pensée, où les actrices jonglent avec des balles de tennis livrant leurs histoires.
«C'est un succès quand vous attrapez la ou les balles. Mais ensuite, il faut voir si c'est une belle prise et si vous pouvez garder le sourire après cela», a fait observer le chorégraphe Yuri Ng.
Beaucoup de personnes considèrent Romance des Trois Royaumes comme un guide pour «attraper une balle», ou le succès. Ils analysent comment appliquer les tactiques présentées dans le livre, sur le lieu de travail et dans les relations interpersonnelles.
Cependant, aux yeux d' Edward Lam, c'est un livre où les leçons sont nées de l'échec. «De nombreux personnages gagnent sur le champ de bataille, mais perdent des amis et des libertés», a souligné le réalisateur.
«La tâche la plus importante pour mon écriture est de trouver le point sensible», a confié la dramaturge Wong Wing-Sze, qui, en tant que femme, n'était pas intéressée par le roman dans un premier temps, en raison des stéréotypes qui ont font un livre de guerres pour les hommes.
«Plus tard, j'ai découvert que ces hommes avaient aussi des sentiments semblables à ceux des femmes, notamment la jalousie et la haine, que je peux ici exprimer».
Alors que certaines personnes estiment que c'est seulement une excuse pour attribuer des rôles masculins à des interprètes féminines, l'écrivain taiwanais Yang Chao s'est rangé derrière la décision de Lam, car pour lui les femmes sont capables d'exprimer directement leur vulnérabilité.
Par exemple, les deux actrices jouant le rôle de l'empereur Cao Cao et du légendaire médecin Hua Tuo se livrent un bras de fer des plus gracieux, à couper le souffle. Les tractions, les étreintes... Leurs mouvements sont comme une danse. Le dialogue est aussi un concours de lutte, avec Cao qui combat pour tuer Hua et briser ses défenses à aimer et à prendre soin d'un ami.
«C'est plutôt difficile pour les hommes de mettre à nu leurs émotions qui sont profondément ancrées dans leurs cœurs. Cela pourrait sembler maladroit si la scène était jouée par deux hommes», a fait remarque Yang.
Pour le Hongkongais, cette série de leçons d'histoire invite le public à réfléchir sur les difficultés rencontrées par toutes les générations.
«Le processus de croissance se prolonge de nos jours, avec le tempo rapide de la société moderne, poussant les gens à se projeter vers l'avenir, leur laissant peu de temps d'en apprendre plus sur eux-mêmes».
Et de conclure : «Avec une bonne connaissance de soi, vous pourrez établir votre propre définition du succès de sorte que vous ne serez pas perturbé de ne pas répondre aux attentes des autres, ce qui est un signe important de maturité».
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