Dernière mise à jour à 09h23 le 05/02
Pour ceux qui sont fâchés -pardon fachés comme il faudra l'écrire bientôt bientot- avec l'orthographe de la langue française, c'est sans doute une bonne nouvelle… ceux qui considèrent cette difficulté et ce raffinement comme un de ses charmes l'apprécieront sans doute beaucoup moins : 25 ans après avoir été approuvée par l'Académie française et publiée au Journal officiel, la dernière réforme de l'orthographe va entrer en vigueur à partir de la rentrée prochaine.
Ces modifications, qu'enseignants et éditeurs de manuels scolaires devront désormais prendre en compte, ne seront pas pour autant une révolution, mais elles toucheront quand même environ 2 400 mots. Première particularité du français à faire les frais de ces rectifications, l'accent circonflexe. La plupart du temps vestige d'un s qui a disparu avec l'évolution de notre langue, ce symbole va progressivement disparaître disparaitre sur les i et u (sauf sur les noms propres, quand il marque une terminaison ou quand il apporte une distinction de sens… les amoureux de ce petit chapeau le verront donc encore). Il va donc falloir se faire à des mots comme boîte boite, coût cout, goûter gouter, piqûre piqure ou encore maîtresse maitresse. Autre modification graphique, la suppression du trait d'union. Davantage de mots seront désormais soudés, et on verra ainsi des entretemps, portemonnaie, millepattes ou weekend.
Autre simplification à venir de la langue française, des modifications calquées sur la prononciation actuelle des mots plus que sur leur orthographe réelle : nénuphar deviendra ainsi nénufar, oignon ognon, réglementaire, règlementaire et événement évènement. Ces changements, on s'en doute, ont énormément fait réagir sur les réseaux sociaux, notamment Twitter avec l'apparition du mot-clé #JeSuisCirconflexe pour dénoncer la disparition de cette particularité graphique et autres simplifications.
Cette réforme adoptée en 1990 à l'unanimité par l'Académie française devrait entrer en vigueur à la rentrée prochaine. Le Premier ministre d'alors, Michel Rocard, avait demandé aux Académiciens de plancher sur des simplifications de la langue, des mesures avaient été préconisées puis adoptées avant d'être laissées en sommeil. Elles ressortent donc aujourd'hui, et pour éviter les remarques sourcilleuses de certains, les manuels scolaires porteront à l'avenir la mention « nouvelle orthographe ». Ces règles ont pour but de simplifier la vie des élèves et des étudiants, dont les copies sont souvent pénalisées par une orthographe hésitante, qui perdure souvent plus tard dans leur vie active. Selon un sondage, quelque 45% des Français seraient d'ailleurs en délicatesse avec l'orthographe.