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Dong Qiang, premier correspondant chinois de l'Académie des sciences morales et politiques de l'Institut de France

Xinhua | 25.10.2016 08h23

Dong Qiang, professeur de littérature française et doyen du département de Langue et littérature françaises à l'Université de Pékin (PUK), a été élu correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques de l'Institut de France, a-t-on appris lundi d'informations publiées par l'Académie.

Né en 1967, Dong Qiang a été élu le 10 octobre 2016 en tant que correspondant dans la section générale de l'Académie des sciences morales et politiques, à la place laissée vacante par le décès de l'historien français Jean-Louis Crémieux-Brilhac, selon les informations de l'Académie.

Dong Qiang devient ainsi le premier Chinois à être reçu dans cette prestigieuse Académie, dont la fondation remonte à plus de 200 ans.

Grand spécialiste des cultures comparées entre la France et la Chine, le professeur Dong Qiang est surtout reconnu par le public comme un grand traducteur. Fort d'une trentaine d'ouvrages importants traduits dans les deux sens, il est aussi président du Comité d'organisation du Prix Fu Lei, prix de traduction créé en 2009 à son initiative par l'ambassade de France en Chine.

Calligraphe et conférencier, Dong Qiang joue depuis longtemps le rôle du pont culturel entre la Chine et la France, et a été élu parmi les 50 personnalités les plus illustres pour les 50 ans des relations diplomatiques entre la Chine et la France. C'est une immense récompense pour le professeur Dong Qiang, dont les mérites sont pourtant déjà reconnus en Europe depuis un certain temps. Plus jeune des Chevaliers de l'ordre des Palmes Académiques en 2008, il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur en janvier 2015. Il a également reçu en 2013 la Grande Médaille de la Francophonie décernée par l'Académie française.

Pour Gabriel de Broglie, chancelier de l'Institut de France, "le professeur Dong Qiang est un homme exceptionnel à la fois par ses mérites académiques reconnus par ses confrères et par ses actions, notamment dans le domaine de la traduction. Il nous fait comprendre qu'à l'heure actuelle, la traduction est un acte essentiel sans lequel rien ne se passerait entre les différentes langues et civilisations".

L'ambassadeur de France en Chine, Maurice Gourdault-Montagne, a pour sa part applaudi l'élection du professeur Dong Qiang, déclarant : "Vous êtes en effet le premier Chinois à être admis dans cette prestigieuse institution plusieurs fois centenaire, au sein de laquelle vous serez conduit à siéger parmi d'éminentes personnalités internationales, comme nombre de grands esprits français. Vous qui vous inscrivez dans la longue tradition des Chinois lettrés, aurez l'occasion d'exposer vos vues érudites pour nourrir la réflexion et l'analyse de celles et de ceux qui, comme vous, ont été distingués pour leur contribution à l'édification d'un monde plus éclairé".

"Nous reconnaissons votre élection et votre présence en cette Académie comme un moyen pour la France et la Chine de se rapprocher encore, de mieux se comprendre et de pleinement s'apprécier. Je sais l'attachement que vous portez au renforcement de ces liens et cette passion nous honore", a poursuivi l'ambassadeur dans sa lettre de félicitations au professeur.

Dans une lettre adressée à l'Académie des sciences morales et politiques, le professeur Dong Qiang a remercié l'Académie de l'avoir élu. "Je suis d'autant plus heureux que j'ai appris beaucoup de choses dans le domaine des sciences humaines et sociales, en France comme en Chine. Aujourd'hui, le monde est en pleine mutation. Beaucoup de disciplines en sciences humaines et sociales font face aux nouveaux défis et doivent subir de nouvelles épreuves. Il nous nécessite d'effectuer de nouvelles observations, de (créer de) nouvelles méthodes et surtout de (faire preuve d'une) plus grande tolérance au niveau de l'esprit, d'une plus grande souplesse au niveau des approches, accompagnées d'une plus grande rigueur au niveau scientifique. Et la Chine d'aujourd'hui fournit aussi un champ d'observation extraordinaire. J'espère sincèrement que, entouré d'hommes illustres de la France et du monde entier, je pourrai continuer mes recherches et mes actions avec de nouvelles perspectives et une nouvelle vigueur".

Héritiers des Lumières, les idéologues de 1795 créèrent, au sein de l'Institut de France, une deuxième classe, chargée des "sciences morales et politiques". Pour des raisons politiques, cette classe fut supprimée en 1803 par Bonaparte, alors Premier Consul, et ses membres répartis dans les autres classes de l'Institut. Ce fut à l'initiative de François Guizot, ministre français de l'Instruction publique, que Louis-Philippe restaura en 1832 l'Académie des sciences morales et politiques. Il s'agissait de la première institution française à couvrir le champ des sciences humaines.

Depuis sa création, l'Académie des sciences morales et politiques a toujours compté en son sein les hommes les plus illustres du temps. Ces hommes sont de formation et d'horizons divers. Les 50 académiciens sont regroupés en six sections : philosophie; morale et sociologie; législation, droit public et jurisprudence; économie politique, statistique et finances; histoire et géographie; et section générale. L'Académie des sciences morales et politiques comprend plus de 12 associés étrangers et 60 correspondants français et étrangers.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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