L'Union européenne gèlera pendant un an son règlement en vertu duquel toutes les lignes aériennes doivent payer leurs émissions de carbone pour les vols en direction et en partance des aéroports de l'UE, ont déclaré des responsables de l'UE, à la suite de menaces de représailles internationales.
Les vols à l'intérieur de l'Union européenne devront toujours payer pour leurs émissions de carbone. L'exemption d'un an s'appliquera aux vols reliant les aéroports de l'UE aux pays situés à l'extérieur de la zone.
La commissaire responsable du climat Connie Hedegaard a déclaré qu'elle avait accepté « d'arrêter l'horloge » pour créer une atmosphère positive à des pourparlers internationaux concernant un plan de rechange mondial afin de s'attaquer aux émissions des compagnies aériennes.
« Mais permettez-moi d'être très claire : si cet exercice ne donne rien - et j'espère qu'il donnera des résultats - inutile de dire que nous serons de nouveau là où nous sommes aujourd'hui avec le système d'échange de quotas d'émission de l'UE. Automatiquement. »
Les États-Unis, la Chine et l'Inde ont exercé de fortes pressions sur l'Union européenne. Les discussions au Congrès américain devraient reprendre cette semaine sur une législation permettant de contrer les règlements de l'UE.
Les États membres de l'UE doivent toujours approuver officiellement le gel proposé par la Commission. Mme Hedegaard a indiqué qu'elle avait informé les représentants de chacun des 27 États membres du plan de la Commission, mais qu'elle ne pouvait pas préciser combien de temps prendrait le processus d'approbation de l'UE.
Représentant la plus grosse économie d'Europe, le ministre allemand de l'Environnement Peter Altmaier a déclaré que la décision de la Commission était justifiée.
« Elle indique clairement que l'UE tient à son point de vue, mais en même temps, qu'elle est également en position de respecter ses engagements et actions sur le plan international », a-t-il indiqué.
Certaines associations de compagnies aériennes ont bien accueilli l'annonce de lundi, mais elles ont indiqué que le moratoire signifiait que les transporteurs de l'UE opérant des vols dans la zone pourraient souffrir d'un désavantage concurrentiel.
Pour leur part, les environnementalistes ont dit que l'Union européenne abandonnait trop, trop tôt.
Mais ils ont déclaré que les adversaires ne pourraient plus blâmer l'Union européenne pour l'absence de progrès auprès de l'Organisation de l'aviation civile internationale de l'ONU qui cherche une entente mondiale de rechange.
« Avec la décision d'aujourd'hui, la Commission a été plus loin que nécessaire, étant donné le peu de progrès accompli jusqu'à maintenant au niveau de l'OACI », a déclaré Bill Hemmings, gestionnaire de programmes au groupe T&E. « Il n'y a aucune autre excuse à l'inaction. »