Les villes côtières de Shenzhen, Guangzhou et Xiamen seraient les villes chinoises bénéficiant de la meilleure ouverture économique, technologique et sociale sur le monde extérieur, d'après un rapport publié samedi au Forum asiatique de Bo'ao.
Le rapport, qui est le premier du genre, désigne Shenzhen comme la ville la plus ouverte. Située dans la province du Guangdong, Shenzhen est l'une des zones économiques les plus anciennes du pays. La ville possède un avantage en matière de contacts commerciaux, d'innovation et d'échanges technologiques. Guangzhou, chef-lieu du Guangdong, arrive en seconde position. La ville de Xiamen, dans la province du Fujian, est troisième du classement, selon le Nanfang Daily.
Les trois villes faisaient partie de la première vague des régions de Chine qui ont commencé à moderniser leur économie et à s'ouvrir aux investissements étrangers, un processus qui a débuté dans les années 1980.
C'est le Centre de coopération internationale de la Commission d'État pour le développement et la réforme qui a publié le rapport, afin d'évaluer le degré d'ouverture des villes chinoises au commerce international. Le classement comprend 32 villes, dont 27 sont des chefs-lieux et cinq autres ont un pouvoir de gestion économique au niveau provincial. Le rapport se base sur 48 indicateurs qui évaluent l'économie, la technologie, l'ouverture sociale, les contacts commerciaux, les dépôts en devises étrangères, et les investissements directs étrangers.
Les villes suivantes sont Hangzhou et Ningbo de la province du Zhejiang, Nanjing dans la province du Jiangsu, Dalian dans la province du Liaoning et Qingdao dans la province du Shandong.
Ces huit villes sont toutes situées dans des provinces côtières ou de l'est du pays, ce qui suggère que l'ouverture d'une ville dépend étroitement du degré d'ouverture et de développement de la région dans laquelle elle se trouve. Cela met également l'accent sur le problème du développement inégalitaire de la Chine au niveau régional.
Les cinq villes arrivant en fin de liste sont toutes situées dans des régions de l'intérieur ou de l'ouest du pays, à savoir Hohhot de la région autonome de Mongolie Intérieure, Lhasa de la région autonome du Tibet, Lanzhou de la province du Gansu, Yinchuan de la région autonome du Ningxia Hui, et Xining de la province du Qinghai, d'après l'agence de presse China News Service.
Du fait de sa situation géographique, la partie occidentale de la Chine a peu de chance de devenir une région clé pour les investissements étrangers, a expliqué Ding Yifan, chercheur à l'Institut du développement international du Centre de recherche et de développement du Conseil d'État chinois.
La plupart des investissements dans les régions littorales de l'est du pays sont concentrés dans les industries de transformation des matières premières, ce qui, selon Ding, n'est pas transposable à la Chine occidentale. Les régions de l'ouest, a-t-il ajouté, devraient utiliser leur ensoleillement exceptionnel, et exploiter leurs propres atouts, tels que la transformation des produits agricoles, pour favoriser leur ouverture.
Vantant les réussites en termes d'ouverture des régions de la côte est, Ding a également attiré l'attention sur le problème des excédents de capacité, un problème récurrent en Chine qui montre que l'est ne doit pas continuer d'attirer les investissements dans la transformation des matières premières.
« Aujourd'hui, la tendance est à l'ouverture de l'industrie des services », pense Ding. « À l'heure actuelle, l'industrie des services n'est pas suffisamment ouverte en Chine, dans la mesure où le marché pour ce domaine est très vaste et son potentiel est également important. »