Les égos des membres du G20 ont été plutôt flattés au Forum de Boao pour l'Asie (FBA) samedi. Un groupe de discussion du FBA a prononcé des commentaires élogieux sur le G20, indiquant toutefois ses inquiétudes quant à son efficacité et à sa représentativité.
Le forum de trois jours a débuté samedi à Boao, une ville côtière de la province de Hainan en Chine du Sud.
Tandis que Russie se prépare à accueillir le huitième Sommet du G20 à Saint-Pétersbourg en septembre, de nombreuses discussions ont lieu pour déterminer si le G20 est trop exclusif pour répondre à de réels intérêts mondiaux.
Lors d'une séance du forum intitulée « La réforme de la gouvernance mondiale et le G20 », la discussion a tourné autour de la capacité du G20 à agir globalement, étant donné le nombre restreint de ses membres, et sur sa capacité à assurer que ses pays membres mettent en œuvre les accords politiques.
Le sous-secrétaire d'État américain Robert Hormats a souligné que le G20 a montré sa capacité à évoluer pour faire face aux problèmes mondiaux actuels.
« Le G20 comprend déjà tous les pays BRICS, ainsi que des pays à revenu élevé. La présidence tournante peut également inviter des membres d'organisations telles que l'Union africaine pour assurer la représentation des pays non-membres », a souligné M. Hormats, ajoutant que même s'il ne pouvait pas contraindre les pays tiers à agir, le G20 pouvait donner une impulsion aux politiques en œuvre dans des institutions telles que l'ONU et le FMI.
Long Yongtu, ancien vice-ministre chinois du Commerce extérieur et de la Coopération économique, a souligné que la réputation du G20 était entièrement basée sur son efficacité. Il a donné l'exemple de l'OMC, qui a perdu beaucoup de son efficacité en acceptant plus de membres. Il a estimé que le caractère restreint du G20 assurait sa flexibilité pour produire des résultats concrets et montrer au monde que les organisations internationales sont toujours d'actualité.
Le débat a également couvert le rôle éventuel du G20 en tant que plateforme de négociation, mais la plupart des intervenants ont rejeté l'idée. Le ministre australien du Commerce et de la Compétitivité Craig Emerson a noté que la pression exercée par les autres membres au sein du G20 pour parvenir à un consensus était assez puissante pour atteindre ses objectifs. Il a mentionné le moratoire de 2008, dans lequel les pays du G20 ont convenu de ne pas appliquer de restrictions commerciales.
Avant l'organisation du Sommet de Saint-Pétersbourg, la responsable russe Sherpa Ksenia Yudaeva a observé que la préoccupation des non-membres au sujet des actions du G20 était la preuve de sa pertinence.
En prenant en compte les besoins des pays non-membres et en apportant des réponses à leurs problèmes, le G20 sera en mesure de réaliser sa vision d'être une plateforme de promotion d'idées et qui aide les autres organisations à faire entrer en vigueur des politiques contraignantes.