Alors que les gens accordaient une grande attention aux récentes frictions commerciales internationales causées par des mesures anti-dumping et en droits compensatoires, voilà que reviennent à nouveau les barrières de sécurité. En effet, selon les médias australiens, les agences de renseignement du Royaume-Uni, d'Australie et des États-Unis pourraient peut-être interdire l'utilisation des ordinateurs Lenovo en interne.
En fait, ce n'est pas franchement une nouvelle, mais plutôt la révélation d'un secret. Cela fait déjà un certain temps que des économies connaissant un développement rapide ont, dans le secteur de l'industrie naissante de l'information, vu la compétitivité d'un certain nombre de leurs entreprises dépasser celles de sociétés similaires des pays développés. Conformément aux pratiques internationales et aux principes de l'OMC, les pays développés peuvent prendre des mesures appropriées afin de protéger leurs propres industries, mais la réalité est que de nombreux pays, qui manquent autant d'équité que de persuasion commerciale, abusent de la « sécurité » comme une excuse pour mettre en place des barrières commerciales. Du fait de l'existence de cette « barrière de la sécurité », les produits électroniques Lenovo et d'autres produits similaires chinois n'ont jamais pu pénétrer les marchés publics gouvernementaux des grands pays anglo-saxons dans le secteur de l'information.
Bien que l'interdiction du marché anglo-américain aux entreprises chinoises ait peu d'effet, il ne faut pas pour autant négliger l'impact négatif sur l'avenir de Lenovo. Lenovo est devenu le premier fabricant de PC au monde, il est aussi à l'avant-garde de l'expansion des entreprises chinoises à l'étranger. Sur le plan technique, s'agissant des perspectives non-professionnelles de Lenovo, cette propagande de diabolisation et de « discussions sur la culpabilité » ainsi que les restrictions sur les produits Lenovo, ne doivent pas être pris à la légère. Rappelons nous que des problèmes similaires sont déjà intervenus, et pas seulement dans l'industrie des PC, en 2012, quand le Laboratoire national américain de Los Alamos a publié des rapports sans fondements accusant Huawei et ZTE d'être des menaces pour la sécurité nationale des Etats-Unis, conduisant ultérieurement à l'élimination de leurs appareils du réseau domestique.