Les indicateurs économiques suggèrent que l'économie chinoise continuera sa croissance à un rythme soutenu, tandis que l'inflation devrait rester faible dans un contexte macroéconomique stable, a annoncé samedi à Washington le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, lors d'une réunion du comité monétaire et financier international du Fonds monétaire international (FMI).
La croissance du PIB réel de la Chine était de 7,4% au premier semestre de cette année dans un contexte d'inflation maîtrisée. En glissement annuel, l'indice des prix à la consommation (IPC) et celui des prix à la production (IPP) ont fluctué respectivement de +2,2% et de -1,6% au cours des huit premiers mois de l'année, a expliqué le gouverneur de la Banque populaire de Chine (BPC) à l'occasion de la 30e réunion du comité monétaire et financier international.
Les autorités chinoises comptent garder le cap de leur politiques macroéconomiques afin de maintenir la croissance à un taux raisonnable, de promouvoir l'emploi et de guider les attentes en termes d'inflation, a-t-il noté.
En appliquant une politique de prudence, la Chine devrait continuer de mener des politiques de crédit et macroprudentielles appropriées pour assurer qu'il y aura une croissance raisonnable des liquidités, du crédit et du financement social, a-t-il expliqué avant d'ajouter que le pays continuera de mettre en oeuvre sa politique fiscale proactive tout en gardant le ratio de déficit au même niveau.
La Chine devrait continuer d'approfondir ses réformes fiscales pour établir un cadre fiscal transparent, efficace, durable et moderne, et le pays continuera également de faire preuve de prudence réglementaire dans sa surveillance des financements des banques et des institutions financières non bancaires, tout en surveillant de près les risques potentiels du système financier, a poursuivi le gouverneur de la banque centrale.
Les ajustements et les réformes structurels sont toujours à l'ordre du jour, a-t-il affirmé.
La Chine continuera de mettre en oeuvre les réformes liées aux taux d'intérêt du marché et celles qui permettent d'améliorer le taux de change du RMB, tout en faisant avancer les réformes du système fiscal, des entreprises publiques et des institutions financières, a-t-il poursuivi.
Evoquant les réformes du FMI, M. Zhou a déclaré que les Chinois sont très "déçus du manque de progrès dans la mise en oeuvre des réformes de 2010 sur les quotas et la gouvernance depuis la dernière réunion, et par le fait que le FMI continue de compter sur des emprunts provisoires pour renforcer ses lignes de défense".
M. Zhou a exhorté les Etats-Unis à promptement ratifier les réformes de 2010 pour garantir que le FMI ait la légitimité et la crédibilité pour promouvoir la coopération, ainsi que la capacité à répondre à de futures crises.
Il faisait ainsi allusion à un plan de réforme qui donnerait plus de poids aux marchés émergents dynamiques et aux pays sous-présentés, ainsi qu'à un amendement pour réformer le conseil d'administration de l'institution financière basée à Washington.
La plupart des 188 pays membres du FMI ont accepté ces propositions, mais le Congrès américain a empêché les Etats-Unis d'y adhérer. Etant donné le poids des votes du pays et son droit de veto unilatéral au FMI, l'accord n'a pu être ratifié.
Si ce paquet de réformes venait à entrer en vigueur, quatre puissances économiques émergentes (la Chine, l'Inde, la Russie et le Brésil) entreraient dans le top 10 des actionnaires du FMI.