La Chine n'a pas besoin de grosse mesures de relance en dépit du ralentissement

( Source: Xinhua )

13.10.2014 08h17

La Chine n'a pas besoin de grosses mesures de relance monétaire dans un avenir proche en dépit du ralentissement récent de la croissance économique de la deuxième économie du monde, a commenté samedi un économiste de la banque centrale de Chine.

"Je ne vois pas de raison pour une grosse mesure de relance dans un avenir proche", a déclaré Ma Jun, économiste en chef au Bureau de recherche de la Banque populaire de Chine (BPC) lors d'une discussion en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Si la croissance a "un peu ralenti", le marché de l'emploi en Chine "a l'air plutôt stable" car l'économie chinoise est en train de se transformer pour passer d'un stade dominé par la manufacture à un nouveau stade "plus axé sur les services", a expliqué M. Ma lors de la réunion organisée par l'Institut de la finance internationale (IIF) et centrée sur les perspectives économiques de la Chine.

Le secteur tertiaire, généralement gourmand en main-d'oeuvre, a devancé pour la première fois le secteur de l'industrie l'année dernière. Selon les études récentes de M. Ma, en augmentant d'un point de pourcentage le taux de création d'emplois par rapport au PIB chinois, cela peut compenser les pertes d'emplois entraînées par un déclin de 0,4 point de pourcentage de la croissance du PIB.

Etant donné que la part du secteur tertiaire dans le PIB chinois augmente d'environ d'un point de pourcentage par an ou plus, "nous ne sommes pas préoccupés par les contextes du marché de l'emploi", a-t-il conclu.

"C'est la raison pour laquelle le gouvernement est plutôt décontracté à propos des taux de croissance du PIB qui ont ralenti pour descendre à 7%", a avancé David Dollar, un expert du groupe de réflexion Brookings Institution, avant d'ajouter que la Chine a créé environ 10 millions de nouveaux emplois pendant les huit premiers mois de cette année pour atteindre sa cible annuelle.

M. Ma a pour sa part pensé à une autre raison d'éviter des mesures de relance à grande échelle : "éviter de nouvelles augmentations des effets de levier" dans l'immobilier, certaines entreprises publiques et mécanismes financiers des gouvernements locaux, qui étaient déjà trop élevés.

Alors que l'immobilier représente 20% des investissements totaux en Chine et présentent des risques importants pour l'économie du pays, M. Ma a estimé qu'il y a très peu de chance de voir l'économie chinoise s'effondrer.

Il a rappelé que la banque centrale soutient l'agriculture, les micro-entreprises et les logements sociaux, et qu'il existe également de nouveaux moteurs de la croissance dans des sous-catégories du secteur tertiaire, notamment Internet et la santé.

Les indicateurs économiques suggèrent que la croissance économique de la Chine se poursuivra à un rythme soutenu, a déclaré samedi le gouverneur de la Banque centrale chinoise Zhou Xiaochuan lors d'une réunion au FMI.

Les autorités chinoises comptent garder le cap de leur politiques macroéconomiques afin de maintenir la croissance à un taux raisonnable, de promouvoir l'emploi et de guider les attentes en termes d'inflation, a-t-il noté.