Dernière mise à jour à 13h16 le 01/04
Les résultats meilleurs que prévu des enquêtes sur les secteurs manufacturier et non manufacturier de la Chine s'ajoutent à plusieurs données positives sur l'économie chinoise.
Le secteur manufacturier chinois s'est maintenu au-dessus du seuil de délimitation entre expansion et récession pour le huitième mois consécutif, a déclaré vendredi le Bureau d'Etat des statistiques (BES).
L'indice des directeurs d'achat (IDA) du secteur manufacturier s'est établi à 51,8 en mars, contre 51,6 en février. Ce chiffre, supérieur aux attentes du marché, était le plus élevé en près de cinq ans. En avril 2012, il a atteint 53,3. Un indice supérieur à 50 indique une expansion.
Il s'agit du 2e mois consécutif d'accélération de l'expansion de l'IDA du secteur manufacturier. Les principaux sous-indices, dont ceux de la production et des nouvelles commandes, ont tous affiché une hausse, illustrant un renforcement du dynamisme, selon le statisticien du BES Zhao Qinghe.
"Le secteur manufacturier et l'économie dans son ensemble en Chine pourraient continuer à croître de manière stable, sur fond de conditions macroéconomiques favorables et de rebondissement de la demande des marchés étrangers", indique la banque d'investissements China International Capital Corporation dans une note de recherche.
Une autre enquête publiée vendredi par le BES montre que le secteur non manufacturier a poursuivi sa progression en mars, s'approchant d'un niveau record en trois ans.
L'IDA du secteur non manufacturier s'est établi à 55,1 en mars, contre 54,2 en février. Les ventes au détail, le transport aérien, les services de livraison, Internet, les logiciels, la finance et les assurances figurent parmi les secteurs de services ayant enregistré les croissances les plus rapides.
BON DEPART
"L'économie chinoise a connu un bon départ, jetant une base solide pour l'ensemble de l'année", déclare Bi Jiyao, directeur adjoint de l'Académie de recherche macroéconomique.
Ces résultats ont été dévoilés alors que le Brexit et la hausse récente du taux d'intérêt de la banque centrale américaine ont endigué le goût pour les prises de risque dans le monde.
Les grandes entreprises industrielles du pays ont enregistré une croissance de leurs profits de 31,5% en glissement annuel en janvier et février et une amélioration de la rentabilité de leurs principales activités. Ces hausses sont soutenues par les mines de charbon, les raffineries de pétrole et les industries chimiques, selon les chiffres du BES publiés lundi.
Les données concernant l'IDA renforcent le message transmis par la croissance des profits des entreprises industrielles et mettent en lumière les progrès de la restructuration économique.
"La fabrication de hautes technologies a poursuivi son expansion rapide, et certaines productions manufacturières traditionnelles et conditions de gestion ont continué à s'améliorer", note M. Zhao, ajoutant que le raffinage du pétrole, la cokéfaction et la fonte de métaux ont connu une forte croissance.
Le sous-indice pour l'industrie manufacturière de hautes technologies a atteint 54,2 en mars, bien supérieur à celui de 51,8 enregistré dans l'ensemble des industries manufacturières.
La Chine cherche actuellement à passer d'une économie fortement dépendante des investissements et de l'exportation de biens à faible valeur ajoutée à une économie axée sur l'innovation et les services.
Le secteur des services a représenté plus de la moitié de l'économie chinoise l'année dernière, et la majeure partie de sa croissance, alors que la hausse des revenus rend les hôtels et services de voyages plus abordables.
COÛTS ELEVES DES EMPRUNTS
Toutes les données ne sont cependant pas positives. Quatre entreprises industrielles sur dix prises en compte dans ces statistiques ont éprouvé des problèmes de flux de trésorerie, et plus de la moitié des petites entreprises ont été affectées par des difficultés liées aux coûts élevés des emprunts.
En outre, la banque centrale chinoise a décidé vendredi, pour le sixième jour ouvré consécutif, de ne pas procéder à des opérations d'open market via des prises en pension, entraînant une ponction de liquidité du marché et des coûts d'emprunts plus élevés pour les investisseurs. Une hausse des coûts d'exploitation se traduit en général par une baisse de rentabilité.
Sur le marché interbancaire, le taux Shibor (Shanghai Interbank Offered Rate) à un jour, qui mesure le coût auquel les banques chinoises se prêtent mutuellement de l'argent, a augmenté de 3,14 points de base à 2,5384% vendredi matin, et le taux pour les prêts à une semaine a progressé de 2,90 points de base à 2,8500%.
Les autorités tentent actuellement de freiner la croissance économique stimulée par les dettes et les prix des logements dans les grandes villes.