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Le parti au pouvoir appelle à l'unité après le remaniement en Afrique du Sud

Xinhua | 01.04.2017 08h51

Le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, a appelé à l'unité dans ses rangs vendredi après un remaniement du gouvernement décidé de manière soudaine et qui menace selon des reportages de plonger le pays dans le chaos.

"Les membres et dirigeants de l'organisation doivent se concentrer davantage sur ce qui contribue à unifier le pays que sur ce qui nous divise", a déclaré l'ANC.

Ces propos font suite à l'annonce de changements de composition du gouvernement par le président Jacob Zuma vendredi au petit matin.

Ce remaniement, l'une des actions les plus radicales décidées par M. Zuma depuis le début de son mandat, affecte 20 ministres et secrétaires d'État, et notamment le ministre des Finances, Pravin Gordhan.

Cette annonce de remaniement a soulevé des commentaires variés de la part des membres de l'ANC.

Parmi eux, le vice-président Cyril Ramaphosa a objecté au remaniement.

M. Zuma a rencontré des cadres de l'ANC avant de décider son remaniement, mais uniquement pour les informer de sa décision, selon M. Ramaphosa.

"Il n'y a pas eu de consultations car il est arrivé avec une liste toute prête", rapporte le vice-président.

M. Ramaphosa a exprimé sa préoccupation et son opposition au limogeage de M. Gordhan, notamment parce que celui-ci est basé sur un rapport du renseignement selon lequel lui et son adjoint, Mcebisi Jonas, se rendraient à Londres pour mobiliser les marchés financiers contre l'Afrique du Sud.

Ce rapport ne contient que des allégations infondées, selon M. Ramaphosa.

"Je pense de plus qu'il est totalement impensable qu'une personne qui a servi notre pays si brillamment fasse une chose pareille", a-t-il dit.

M. Ramaphosa a indiqué que cette affaire lui rappelait sa propre situation en 2001, quand un rapport du renseignement prétendait qu'il était impliqué dans un complot pour renverser le président d'alors, Thabo Mbeki.

Au regard des divergences d'opinions sur ce remaniement, les responsables nationaux de l'ANC se réuniront prochainement pour discuter de cette question et donner collectivement des consignes et instruction à l'organisation, a déclaré le porte-parole de l'ANC, Zizi Kodwa.

Les Sud-Africains ont conféré à l'ANC la responsabilité de la direction pour assurer la réussite du pays, ce qui requiert une action déterminée et concentrée des membres et dirigeants de l'organisation, travaillant main dans la main avec tous les partenaires sociaux, a déclaré M. Kodwa.

"C'est pourquoi, l'ANC doit à tout moment se concentrer sur les défis nationaux communs dans l'intérêt de la population et de ses ambitions", a-t-il dit.

De ce fait, l'ANC appelle ses membres et dirigeants à afficher une unité d'objectif à tout moment, a indiqué M. Kodwa.

De temps à autre, il y aura des opinions divergentes sur la nature et les moyens d'atteindre la société que l'ANC veut mettre en place, a dit M. Kodwa.

"La diversité et la pluralité d'opinions ne signifie pas la division mais un dialogue énergique et nécessaire au sein de notre mouvement, dans notre quête pour assumer nos responsabilités envers notre population", a dit M. Kodwa.

Les membres de l'exécutif doivent comme toujours afficher le plus haut niveau d'intégrité, de désintéressement, de fiabilité, d'honnêteté et d'engagement à servir le peuple dans l'exécution de leurs fonctions, a ajouté M. Kodwa.

Vendredi également, le groupe de lobbying Save South Africa (SSA) a annoncé que ses membres occuperaient le bâtiment du Trésor public jusqu'à ce que ses plaintes soient entendues.

Des dizaines de membres du SSA se sont rassemblés devant le Trésor public à Pretoria, protestant contre ce remaniement et appelant M. Zuma à démissionner.

La Fondation Thabo Mbeki a demandé à M. Zuma d'expliquer au pays pourquoi il a décidé de ces remaniements ministériels.

Le limogeage de M. Gordhan renforce l'idée qu'une procédure de prise de contrôle totale de l'État a été fermement entamée, a déclaré la Fédération des syndicats d'Afrique du Sud (FEDUSA).

Ces propos font référence aux influences indues qu'exercerait la famille indienne Gupta sur M. Zuma.

Le secrétaire général du FEDUSA, Dennis George, a déclaré que son organisation était "profondément déçue et indignée" de la manière dont M. Zuma a procédé à son remaniement du cabinet.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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