Dernière mise à jour à 13h16 le 01/04
L'aggravation des violences au Soudan du Sud affecte la sécurité alimentaire dans certaines des régions plus stables du pays, a déclaré jeudi le directeur de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (UNMISS), David Shearer.
"Les provisions réduites qui parviennent en ville et l'envolée des prix de l'alimentation signifient que des zones en général pacifiques comme Aweil ont subi l'impact du conflit qui a lieu dans d'autres régions du pays", a indiqué M. Shearer dans un communiqué.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a estimé en octobre qu'environ 840 000 personnes étaient exposées à une insécurité alimentaire grave dans la région de Bahr el Ghazal dans le nord du pays, où se trouve l'État nouvellement créé d'Aweil.
"Il est impératif que les combats cessent, afin que les citoyens de ce pays le plus jeune au monde, puissent vivre dans la paix et tirer les bénéfices de leur indépendance", a dit M. Shearer.
L'insécurité a directement affecté les prix des produits dans l'ensemble de la région d'Aweil, contraignant certaines familles à émigrer vers le Soudan voisin car ils ne pouvaient plus produire de récoltes ou ne pouvaient plus s'offrir les prix élevés des produits de base sur le marché.
"Ces agences sont intervenues pour fournir une aide humanitaire dans une région dont l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que 52% des habitants sont exposés à une insécurité alimentaire", a dit M. Shearer.
En fin février, l'ONU a déclaré l'état de famine dans certaines parties du pays, dénombrant 100.000 personnes en famine et 1 million d'autres au bord de la famine, tandis que 5,5 millions de personnes ont un grand besoin d'aide alimentaire en raison des conflits éclatés en décembre 2013 qui minent le pays depuis plus de trois ans.
"J'ai peur pour l'avenir immédiat de la population ici (à Aweil), et en particulier pour leur capacité à faire face à la saison des pluies imminentes pendant que leurs cultures poussent", a dit M. Shearer.
"Toutefois, je suis optimiste sur le fait que la construction d'une relation positive entre les autorités locales, les agences des Nations unies et les organisations non gouvernementales nous permettra de faire face aux problèmes de sécurité alimentaire", a-t-il ajouté.