Dernière mise à jour à 15h45 le 31/07
Des ouvriers creusent un tunnel de la section de la ligne de chemin de fer à grande vitesse Beijing-Zhangjiakou reliant le canton de Chongli, à Zhangjiakou, dans la Province du Hebei, le 30 juin 2017. (Photo / Xinhua) |
Les ouvriers chinois construisent actuellement la gare de chemin de fer à grande vitesse souterraine la plus profonde d'Asie sous la section de Badaling de la Grande Muraille, à Beijing.
La gare en construction comportera 3 étages et s'étendra sur une superficie de 36 000 mètres carrés, y compris un quai, une entrée et une sortie. Les voies ferrées seront quant à elles à 102 mètres sous terre.
La gare est une partie importante d'une section de tunnel de 12,01 kilomètres de long de la ligne ferroviaire à grande vitesse de 174 kilomètres reliant Beijing à Zhangjiakou. Ce tunnel est le plus long de la ligne de chemin de fer.
« Les passagers entreront et sortiront de la gare à environ 100 mètres sous terre, et ce sera très sûr », a assuré Dai Longzhen, un cadre supérieur de la société de construction China Railway No 5 Engineering Group Co Ltd.
Un escalator fera monter les passagers sur une hauteur verticale de 62 mètres, et des ascenseurs inclinés seront également utilisés pour la première fois dans la gare.
Pour garantir la sécurité des passagers, la gare transformera aussi les puits inclinés qui sont utilisés pour la construire en canaux de secours permanents.
Selon Chen Bin, directeur en chef du projet, le travail de forage souterrain est le plus compliqué de toute la Chine, car la gare contiendra 78 cavernes et beaucoup d'intersections.
Depuis le début de la construction du tunnel le 15 avril 2016, les ouvriers savaient combien le travail serait difficile, mais la dureté des roches a tout de même encore dépassé leurs attentes, a précisé Jiang Si, un directeur de l'entreprise.
Selon le plan initial, les ouvriers devaient ainsi creuser le tunnel sur 6 à 8 mètres par jour, mais la dureté de la roche a eu pour conséquence qu'ils n'ont pu avancer que de seulement 2 mètres environ par jour.
De même, a ajouté M. Dai, les tunneliers de grande taille ne peuvent pas être utilisés, et les ouvriers ne peuvent pas non plus utiliser la méthode du dynamitage dans les travaux de construction.
« Le puits n° 1 a un virage de 80 degrés, et le puits n° 2 un virage de 135 degrés, ce qui interdit aux machines de plus de 100 mètres de long de travailler là-dedans », a encore précisé M. Dai.
Les ingénieurs ont également dû développer une nouvelle technologie de dynamitage pour creuser le tunnel avec soin, car juste au-dessus, il y a la Grande Muraille et la ligne de chemin de fer reliant Beijing à Zhangjiakou, la première conçue et construite par les Chinois eux-mêmes il y a 100 ans.
Les ouvriers ont déjà procédé à plus de 4 500 explosions. Ils utilisent des détonateurs électroniques pour contrôler les vibrations en série de petites explosions afin de réduire les impacts sur l'intérieur des collines et la Grande Muraille. Dans la gare de Qinglongqiao de la vieille ligne de chemin de fer Beijing-Zhangjiakou, un ouvrier a même utilisé des agents expansifs pour creuser le tunnel, à seulement 4 mètres au-dessous.
Un autre problème dans le tunnel est l'eau souterraine, et tous les jours, les ouvriers doivent pomper au moins 19 000 mètres cubes d'eau, ce qui équivaut à environ 10 piscines.
Le chemin de fer à grande vitesse Beijing-Zhangjiakou devrait être achevé d'ici la fin de 2019, et il permettra alors aux passagers de se déplacer entre les deux villes en une heure. C'est un projet majeur pour les Jeux olympiques d'hiver de 2022.