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A la découverte du Geshe Lharampa, le plus haut diplôme du bouddhisme

le Quotidien du Peuple en ligne | 24.07.2017 10h57
A la découverte du Geshe Lharampa, le plus haut diplôme du bouddhisme
Un lama frappe dans ses mains lors du débat préliminaire de sept jours pour l'obtention du Geshe Lharampa dans le monastère Drepung, situé dans la Région autonome du Tibet. (Photo / Xinhua)

Dans la Région autonome du Tibet, les lamas en quête du titre académique le plus avancé de la religion bouddhistes sont jugés par 20 examinateurs et 400 pairs lors de tests préliminaires.

Ngawang Sogdoi, un moine tibétain de 34 ans, fait partie des candidats. Ce jour-là, il était plus anxieux qu'il ne l'avait jamais été auparavant. Lundi, Ngawang, ainsi que huit autres candidats, s'est en effet lancé dans un examen préliminaire de sept jours pour tenter de décrocher le Geshe Lharampa, l'équivalent d'un doctorat dans son école de bouddhisme.

Le Geshe Lharampa, un terme qui signifie « intellectuel » dans la langue tibétaine, est le titre universitaire le plus élevé dans l'école du bouddhisme Gelug. Depuis 2005, plus de 100 moines ont reçu ce diplôme au Tibet. La plupart des diplômés ont plus de 40 ans, ce qui fait de Ngawang l'un des plus jeunes candidats.

Le monastère Drepung à Lhassa, capitale du Tibet, où se déroule le test préliminaire de l'examen, est bondé comme d'habitude. Dans le Tsogchen (la Grande Salle des Chants), les candidats sont testés par plus de 20 examinateurs et 400 pairs qui peuvent également leur poser des questions.

L'histoire du Lharampa remonte à 400 ans.

« Atteindre un tel niveau, c'est le rêve de presque tous les moines », a déclaré Ngawang, qui est devenu moine à l'âge de 8 ans, et a commencé à apprendre les Écritures à l'âge de 15 ans.

« J'ai fini les Cinq Classiques du Bouddhisme à l'âge de 28 ans », a-t-il précisé. Son frère est aussi titulaire du diplôme Lharampa.

L'examen du Lharampa prend la forme de débats, de questions et de réponses. Ngawang est originaire du monastère Rato à Lhassa. Il passe deux examens par année, mais aucun n'est plus exigeant que l'examen du Lharampa. « C'est un test du cerveau, de la force physique, d'endurance et de dévouement au bouddhisme », a-t-il souligné.

L'examen a eu lieu du 11 au 15 juillet et a commencé à 9 heures, se poursuivant jusqu'à l'après-midi, et cela chaque jour. « L'examen du Geshe rassemble les grands moines de nombreux monastères. Je suis le seul de mon monastère à passer l'examen. J'ai beaucoup de choses à craindre », a déclaré Ngawang.

Les applaudissements emphatiques que l'on peut entendre lors de l'examen révèlent l'intensité du débat pour les étrangers, mais ils servent aussi de rappel rapide à Ngawang, celui de rester concentré dans son interprétation du bouddhisme.

« Si je donne une réponse qui ne répond pas tout à fait à la question, l'examinateur frappera dans ses mains et s'exprimera parfois à haute voix pour me corriger », a-t-il dit.

« Grâce à l'étude du bouddhisme, j'ai appris plusieurs façons de rester calme, et je lui en suis reconnaissant pour cela ».

Ngawang Chodrak, un moine du monastère de Pashod dans la préfecture de Qamdo au Tibet, lors de l'examen. (Photo / Xinhua)

Ngawang se lève à 6 heures du matin et passe près de 11 heures chaque jour à apprendre des écritures et d'autres leçons au monastère de Rato.

« Pour me préparer à un examen d'un aussi haut niveau, j'ai dû faire du travail supplémentaire, et il est généralement 1 heure quand je vais dormir », a-t-il ajouté.

Le monastère Drepung n'est pas fermé aux visiteurs pendant la saison des examens, ce qui fait que les touristes peuvent assister à l'examen.

« J'imagine ici la longue histoire de ce monastère et j'ai beaucoup de chance de voir une telle partie de la culture tibétaine », a déclaré Franz, un touriste allemand.

Lorsque Ngawang aura terminé les tests préliminaires, il devra encore attendre jusqu'à avril de l'année prochaine pour passer le test final au Temple Jokhang.

L'année dernière, Ngawang est également allé au Collège supérieur du bouddhisme tibétain de Chine à Beijing pour poursuivre ses études.

Ses études au collège lui donneront également droit à un doctorat dans le domaine académique.

Lors de ses études à Beijing, Ngawang s'est rendu à Chengde, dans la Province du Hebei, ainsi qu'à Tianjin et Shanghai, et il parle couramment le mandarin.

« Mon objectif est de continuer à étudier tous les jours. Après l'examen, je retournerai dans mon monastère. Je suis une personne tranquille, et il vaut mieux que je passe le reste de ma vie à apprendre au monastère », a-t-il dit. 

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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