Dernière mise à jour à 08h53 le 15/11
La très attendue grande rencontre entre le Venezuela et ses créanciers le 13 novembre a duré en tout et pour tout 30 minutes et n'a rien produit de substantiel. Pour aggraver les choses, S&P Global Ratings a déclaré le pays sud-américain en défaut partiel tandis que Fitch Ratings a cité des paiements que la compagnie pétrolière d’État n'a pas assurés. Standard & Poor's a annoncé que le Venezuela était en défaut sélectif faute d'avoir pu honorer des paiements de 200 millions de Dollars sur ses obligations mondiales, devenant ainsi la première agence de notation à le faire.
L'agence a dit avoir pris cette décision après un délai de grâce de 30 jours pour les paiements sur deux obligations. « Nous avons abaissé deux notes d'émission à "D" (pour défaut), et nous avons abaissé la notation de crédit souveraine à long terme en devise étrangère à "SD" (pour défaut sélectif) », a précisé l'agence. Le verdict de S&P est intervenu après que le gouvernement vénézuélien ait rencontré des créanciers internationaux à Caracas mais n'ait proposé aucun plan concret pour restructurer sa dette de 150 milliards de Dollars.
Les participants à la réunion ont déclaré à l'AFP que les autorités avaient dit que le gouvernement avait l'intention de former des groupes de travail pour évaluer les propositions de renégociation de la dette à court et à moyen termes, mais sans donner de détails. « Nous considérerions très probablement toute restructuration vénézuélienne comme un échange de dette en difficulté et équivalent à un défaut en raison de liquidités externes fortement réduites », a encore écrit S&P. « En outre, à notre avis, les sanctions américaines contre le Venezuela et les membres de son gouvernement aboutiront très probablement à une négociation longue et difficile avec les détenteurs d'obligations », a-t-elle ajouté.
Selon S&P, outre les deux paiements d'obligations pour lesquels il a fait défaut, le Venezuela est en retard sur quatre autres paiements de dette, mais ils se trouvent encore dans la période de grâce de 30 jours. Faute de paiement, les notes sur ces obligations seront également abaissées à « D », a averti l'agence. Les obligations impayées totalisent 420 millions de Dollars, a-t-elle indiqué. Le Venezuela, qui s'enfonce dans une crise humanitaire pourrait bientôt faire face à de sombres conséquences, exacerbées par une pénurie croissante de nourriture et de médicaments de base et dont souffrent particulièrement les personnes les plus fragiles, à commencer par les enfants.