Dernière mise à jour à 14h02 le 30/11
(Photo d'illustration d'archives) |
En matière d'investissement, la sagesse conventionnelle prescrit de ne pas céder à la peur de passer à côté d'une occasion. Mais il semble que cette peur soit difficile à surmonter quand on voit le prix du Bitcoin, qui est passé de moins de 1000 Dollars à la fin de 2016 à plus de 10 267,90 dollars cette semaine. Sur la base d'une moyenne pondérée, la valeur de la crypto-monnaie a progressé de plus de 900% depuis le début de l'année, procurant une manne financière aux investisseurs prêts à oublier la volatilité notoire du Bitcoin. Cette hausse survient malgré l'incertitude sur la position juridique de la crypto-monnaie, son identité, ainsi que le scepticisme de poids lourds financiers comme Jamie Dimon, PDG de J.P. Morgan, qui a tout simplement qualifié le Bitcoin d'« escroquerie ».
Créé en 2009, le Bitcoin, qui n'a aucune existence physique, ne valait alors que quelques Cents. Il s'appuie sur un système de paiement de pair-à-pair basé sur la technologie dite « blockchain » ou « chaîne de blocs ». Il s'échange sur des plateformes spécifiques sur Internet et n'a pas de cours légal. De même, il n'est pas davantage régi par une banque centrale ou un gouvernement mais par une vaste communauté d'internautes et accepté dans un nombre grandissant de transactions (restaurants, immobilier, etc.), ce qui lui vaut de nombreuses critiques, notamment d'institutions financières comme les banques ou les gouvernements qui ne peuvent le contrôler.
Ses défenseurs, en revanche, soutiennent que le Bitcoin constitue une alternative sécurisée aux devises traditionnelles, d'autant plus que la « blockchain » rend les transactions infalsifiables car, afin de modifier une information, il faut pouvoir la changer simultanément chez tous les utilisateurs. Cette caractéristique n'a pas manqué de susciter un fort intérêt au sein du secteur bancaire, où la « blockchain » pourrait ouvrir de nouveaux horizons, notamment en permettant de simplifier les transactions dématérialisées et de générer des économies. L'américain CME, l'un des plus importants opérateurs boursiers mondiaux, a ainsi annoncé fin octobre qu'il allait proposer des produits dérivés permettant de spéculer sur le bitcoin.
Malgré un cours qui a récemment suivi une courbe digne de montagnes russes, le Bitcoin a actuellement le vent en poupe, et il est bien difficile de savoir s’il s’agit d’une bulle géante, comme l'ont averti des grands noms de la finance, ou d’un actif pérenne, voire rien moins que l'avenir de la monnaie. Pour Chris Burniske, gestionnaire de fortune, « Les épargnants qui se risquent sur les crypto-monnaies doivent être prêts à perdre la totalité de leur mise », rappelant trois épisodes récents de bulle/crash du Bitcoin : en juin 2011, la monnaie virtuelle a ainsi enregistré une chute de 93% entre son maximum et son minimum, de 71% en novembre 2013, et de 85% en février 2014.