Les énormes subventions des économies développées sont au cœur du problème du coton

L'énorme quantité de subventions accordées par les pays développés exportateurs de coton de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) constitue le nœud de la question du coton et a entraîné une distorsion du marché mondial, a affirmé le 7 octobre l'ambassadeur de Chine à l'OMC.

Selon l'ambassadeur de Chine à l'OMC, Zhang Xiangchen, les membres développés, en particulier ceux qui sont exportateurs de coton, apportent un soutien substantiel à leurs secteurs du coton, qui dépasse parfois 30 000 dollars par habitant, soit des centaines de fois plus que les membres en développement.

M. Zhang a tenu ces propos lors d'une session ministérielle sur les négociations sur le coton à Genève le 7 octobre, qui a vu la célébration de la première Journée mondiale du coton au siège de l'OMC.

Il a averti qu'une telle quantité de subventions risque non seulement d'entraîner une distorsion du marché mondial, mais de réduire également les possibilités d'exportation des pays africains producteurs de coton et d'affecter les moyens de subsistance de leurs producteurs de coton.

« La priorité absolue des négociations sur le coton est de corriger le "déficit réglementaire" et d'éliminer les MGS au-delà du minimum pour le coton en vue d'uniformiser les règles du jeu », a conclu M. Zhang, évoquant les mesures globales du soutien (MGS) excessives, des subventions faussant les échanges, des pays développés, tout en appelant tous les pays membres de l'OMC, en particulier les pays développés, à participer activement aux négociations sur le coton, à assumer leurs responsabilités et à apporter leur contribution.

L'ambassadeur de Chine a déclaré que pour améliorer la productivité et la compétitivité de l'industrie cotonnière des pays en développement, la Chine appliquera résolument le plan d'action adopté par le Sommet du Forum de coopération sino-africain et continuera à promouvoir une coopération économique et technologique globale avec les pays cotonniers africains.

La Chine « les aidera également à élaborer des plans de développement de l'industrie cotonnière de manière à atteindre une production de coton de haute qualité et à établir leur propre chaîne de valeur du coton », a ajouté M. Zhang.

Dans le même temps, M. Zhang a déclaré que tout résultat des négociations sur le coton devait inclure le traitement spécial et différencié, les pays en développement étant confrontés à des défis et des difficultés telles qu'une population nombreuse d'agriculteurs et des contraintes en matière de capacités. « Par conséquent, la négociation doit suivre l'idée de développement et d'inclusivité et adhérer au principe de responsabilités communes mais différenciées », a-t-il dit.

« La Chine s'oppose fermement à la condition requise par certains membres développés, à savoir qu'ils ne respecteront seulement leurs réductions ou autres obligations que lorsque les membres en développement en feront de même », a-t-il ajouté.

Lancée par le groupe Cotton-4, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Tchad et le Mali, la Journée mondiale du coton a été créée pour célébrer tous les aspects du coton, de ses qualités en tant que fibre naturelle aux avantages que les gens retirent de sa production, de sa transformation, de son commerce et de sa consommation. Cette manifestation a pour but de faire la lumière sur les défis auxquels est confronté le secteur du coton dans le monde, en particulier dans les pays les moins avancés.

L'OMC souligne le rôle central du coton dans les pays en développement

Lors du lancement de la première Journée mondiale du coton à Genève, le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevedo, a souligné l'importance du coton pour de nombreux pays en développement, dans l'espoir de « rassembler les communautés du coton, du commerce et du développement afin de créer plus de valeur l'addition et la valorisation des pays en développement ».

Il a demandé aux participants de prendre en compte les problèmes rencontrés par les producteurs de coton, notamment les obstacles à l'accès aux marchés, les subventions accordées par certains pays et les problèmes d'offre sur le marché intérieur qui limitent la compétitivité de la transformation axée sur l'exportation.