Le racisme est loin d'avoir disparu aux Etats-Unis

18.07.2013 à 12h49

Lorsque les électeurs américains ont élu lorsque le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis, de nombreux Américains ont clamé fièrement que « les Etats-Unis ont dépassé le racisme ». Mais en fait, le problème du racisme aux Etats-Unis est loin d'être résolu, et le rêve « les hommes naissent égaux », reste encore inassouvi. L'affaire a commencé en février de l'année dernière, quand un agent de sécurité blanc a abattu un adolescent noir ; quand le verdict de non-culpabilité a été connu, il a immédiatement suscité des manifestations des noirs américains dans de nombreuses villes, contraignant le président Obama à faire une déclaration appelant la communauté noire à garder son calme.

Parce qu'elle implique un problème concernant différents groupes ethniques aux États-Unis, cette affaire va au-delà de la simple portée de la justice, et elle s'est transformée en une controverse sociale sur « la justice raciale ». Les différents groupes ethniques, en fonction de jugements différents, ont émis des avis radicalement différents : les uns estiment que la fusillade ne voulait pas dire qu'il y avait discrimination raciale, que le tir de Zimmerman, agent de sécurité, a été un acte d'« auto-défense » et que « les accusations portées contre Zimmerman sont une honte », alors que de l'autre côté on estime que « cette affaire contient un facteur de discrimination raciale », qu'« il n'a pas été fait justice à la victime Martin, l'adolescent noir, et sa famille », et a qualifié le verdict de non-culpabilité de « gifle donnée au visage des Américains ». Dans cette affaire très controversée concernant la société américaine, Zimmerman et Martin ont été étiquetés « blanc » et « noir », et les afro-américains ont également protesté, disant que cette injustice judiciaire est devenue une manifestation de l'inégalité raciale.

Au-delà de la controverse, il n'est pas exagéré de dire que le racisme est profondément enraciné aux Etats-Unis. En raison de l'esclavage, de la discrimination raciale et de l'apartheid, lors des deux derniers siècles, les Afro-Américains ont été privés de nombreux droits et chances. Avec la montée du mouvement pour les droits civiques, par des moyens légaux, des moyens politiques, des défilés et des rassemblements et autres formes de protestation, les Noirs se sont battus pour leurs droits et ont lutté pour avoir leur chance. Après les années 1970, beaucoup de lois américaines ont « interdit formellement la discrimination raciale », et introduit de nombreuses mesures assurant une égalité de traitement aux Noirs. Cependant, beaucoup d'Américains blancs ont encore la notion de discrimination raciale enracinée en eux, et même si beaucoup ne le disent pas verbalement, ils pensent encore en eux que « les Noirs sont inférieurs », transmettant, consciemment ou inconsciemment, le concept de discrimination raciale à travers différents canaux. Dans le même temps, parce que les blancs occupent une position dominante dans la société, proclamer une réelle égalité raciale dans un court laps de temps est difficile à concevoir. Par exemple, un employeur blanc a le droit de décider s'il embauche un blanc ou un noir, mais bien que l'existence de la discrimination raciale à l'embauche soit illégale, il peut toujours trouver toute une variété d'excuses pour justifier son choix.

Le racisme américain n'existe pas seulement à cause de raisons culturelles propres aux blancs, mais aussi pour des raisons liées aux noirs eux-mêmes. Bien que les États-Unis aient élu leur premier président noir, la plupart des Noirs n'apprécient pas le fait qu'Obama soit né dans une famille de la classe moyenne, et ainsi ils ne sortent pas du cercle vicieux du « peu de chances ». Dans les ghettos, des crimes violents peuvent se produire à tout moment, et le taux élevé de criminalité chez les Noirs aux États-Unis est un fait incontestable. En outre, certains Noirs, en particulier des femmes, sont habitués à ne compter que sur les aides gouvernementales. Ce qui fait que certains racistes se montrent encore plus critiques à l'égard des Noirs, les qualifiant de « vagabonds parasites vautrés dans la drogue », de « brutes sanguinaires sans morale, sans mœurs et sans conscience ». Entre les Blancs et les Afro-Américains, il y a des différences marquées bien connues concernant le niveau d'éducation, le taux d'emploi, le salaire moyen, qui contribuent à la formation de disparités raciales et à l'appauvrissement des Noirs, à la fois pour des raisons de discrimination raciale, mais aussi du fait du cercle vicieux de la différence.

Cette année, c'est le 50e anniversaire du fameux discours de Martin Luther King, « I have a dream ». Le rêve de Martin Luther King était qu'« un jour, cette nation se lèvera et vivra le vrai sens de sa foi : nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux » « J'ai un rêve : que mes quatre jeunes enfants soient un jour en mesure de vivre dans un pays où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur leur conduite ». Malheureusement, ce rêve n'est pas encore devenu réalité.


A lire aussi :

>>>George Zimmerman acquitté du meurtre du jeune adolescent noir

• Nom d'utilisateur
• Anonyme
•