Aucun pays ne veut vivre dans un environnement de confrontation militaire tendu. En matière de stratégie, la pression exercée par les grandes puissances sur les petits pays pour les pousser à adopter une position ne pourra que susciter de fortes réactions.
L'Ukraine a récemment connu plusieurs manifestations de masse. Certaines personnes souhaitent que le pays se rapproche de l'UE, tandis que d'autres incitent le président Yanoukovitch à adopter une attitude pragmatique au sujet de son action économique extérieure, et à ne pas choisir son camp entre l'UE et la Russie.
Sur ce sujet, l'opinion publique occidentale est très partagée ; certains chercheurs ont accusé les Etats- Unis de ne pas avoir fait suffisamment pression sur l'UE, disant même que « l'Ukraine a été abandonnée par les États-Unis ». De son côté, le président russe Vladimir Poutine a clairement indiqué que « la Russie a toujours ouvert la porte en grand à l'Ukraine pour renforcer les relations d'intégration économique entre les deux pays ».
La Guerre froide est terminée depuis de nombreuses années, mais le « jeu » de l'Ukraine dans cette histoire a montré que dans leur cœur, beaucoup d'Occidentaux ont conservé à son égard un fort « sentiment familial », et ils pensent que des pays comme l'Ukraine, situés « entre l'Occident et la Russie » devraient devenir des « membres de la famille » occidentale.
Aux yeux des Occidentaux, la Russie évoque un sentiment d'hétérogénéité, et de son côté, la Russie a toujours maintenu un sentiment d'alerte à l'égard de l'Occident, et la fin de la guerre froide n'a absolument pas changé cela. La rivalité géopolitique au sein des relations entre grandes puissances traditionnelles n'est pas si éloignée de ce qui se passe dans notre monde désormais mondialisé. Selon un analyste de l'Institut américain des Affaires étrangères, Washington et Moscou continuent à avoir une énorme influence sur le jeu de la concurrence concernant les pays voisins de la Russie. Il y a un mois, l'OTAN a organisé des manœuvres en Pologne et en Lettonie, sous le nom de code « Steadfast Jazz 2013», qui ont duré une semaine, les plus importantes en taille en près de 10 ans.
Après le déclenchement de la crise financière internationale de 2008, les relations entre les grandes puissances ont commencé à changer. De nombreux experts prédisent que du fait du déclin relatif de la force des puissances occidentales, elles prêteront plus d'attention à la manière d'ajuster les mécanismes de gouvernance mondiale pour parvenir à un nouvel équilibre. Mais ce qui se passe actuellement en Ukraine nous rappelle que, bien que leurs économies aient subi de lourdes pertes, que la reprise soit très difficile, et qu'elles soient entrées dans une période d'ajustements internes politiques et sociaux, la forte tradition des puissances occidentales en matière de stratégie n'a pas radicalement changé, en particulier dans un contexte d'économie atone, où elles ressentent avec davantage d'anxiété un possible changement de statut.
Le jeu des grandes puissances continue de dominer la tendance de la situation internationale. Cette année, sur toute une série de grands sujets internationaux sensibles, comme la Syrie, le nucléaire iranien, on a pu voir l'ombre des grandes puissances.
Dans la période à venir, sur la scène internationale, la logique des relations entre les grandes puissances traditionnelles veut qu'elles se manifesteront davantage, mais en ce qui concerne le passage de l'ancien modèle au nouveau modèle de relations des grandes puissances, la période transitoire sera également le phénomène le plus important en ce qui concerne la politique internationale. Les grandes puissances mettront l'accent sur l'occupation d'une position plus favorable dans le système mondial futur, et cela se verra non seulement sur le mode de gouvernance et les droits de gouvernance, mais également dans le cadre d'une réintégration au sein de certains modèles politiques et économiques.
En ce qui concerne les puissances petites et moyennes qui ont une position géopolitique clé comme l'Ukraine, le jeu traditionnel entre les grandes puissances présente quelques difficultés. Il semble que ces pays peuvent, par le biais d'une « diplomatie équidistante » tirer profit d'un conflit entre deux grandes puissances, mais cela présuppose un équilibre entre ces deux puissances. L'Ukraine fait face à une difficulté maintenant, c'est que comme elle ne peut pas encore devenir un « pont » ou un « lien » entre les deux puissances, il va lui falloir d'abord faire un choix entre les deux.
Cependant, de nouveaux changements ont commencé à apparaître. Bien que l'Ukraine soit confrontée à des défis, les experts ne croient pas qu'elle basculera complètement dans un camp dans un proche avenir. Pour l'heure, les exigences qui ont émergé en Ukraine au sujet de sa politique étrangère devraient prêter attention à la voix des intérêts nationaux du pays, qui va de pair avec la prise de conscience croissante de la propre indépendance des puissances petites et moyennes.
Aucun pays ne souhaite survivre dans un environnement militaire de confrontation tendu. En matière de stratégie, la pression des grandes puissances sur les petits pays pour les contraindre à adopter une position est vouée à provoquer de fortes réactions. D'un autre point de vue, l'émergence de futures puissances petites et moyennes constitue aussi un facteur important de la construction de l'avenir des grandes puissances. Le développement de ces puissances petites et moyennes sera soumis aux contraintes des relations entre les grandes puissances, et cela affectera également le développement de celles-ci. Ce genre de relation interactive est devenu l'un des facteurs importants qui déterminera l'avenir de la construction des nouvelles relations entre les grandes puissances.
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