Les gros projets miniers aident les fabricants chinois de machines à renforcer leur présence en Afrique et pour compenser les pertes dues à la baisse de la demande sur les marchés développés.
La Shanghai Shibang Machinery Co, une entreprise de haute technologie de Shanghai, est l'une des entreprises chinoises qui voient une forte demande pour leurs produits dans les pays africains comme l'Angola, la Namibie, la Sierra Leone et le Botswana. Pour étendre ses activités en Afrique, la société prévoit d'installer des entrepôts, des centres de services et techniques au Ghana et au Nigeria au cours des cinq prochaines années.
Beaucoup de possibilités sont à venir en raison de la demande croissante pour des projets miniers et d'infrastructures en Afrique, en particulier du fait que l'exploitation minière a un grand rôle dans la production de réserves de change, dit Cui Gaofeng, Directeur des ventes de Shanghai Shibang.
La société chinoise a récemment remporté un contrat auprès d'une société soudanaise de traitement d'or pour exploiter la ligne de production d'une mine d'or dans l'état du Nord Kordofan au Soudan. Le contrat porte sur la conception complète, la construction et l'entretien de la ligne de production, a-t-il dit, sans révéler de chiffres.
Bien que la plupart des activités minières en Afrique soient axées sur l'exploration de l'or et des diamants, a dit M. Cui, il y a une demande croissante pour l'extraction d'autres métaux de base comme le minerai de fer et de cuivre.
En tant que deuxième plus grand continent du monde, l'Afrique détient environ 33% des réserves minérales de la terre et produit plus de 63 métaux et produits minéraux comme l'or, les terres rares, et le minerai de fer, le cuivre et les diamants.
« Nous assistons à un regain d'activité dans le secteur des métaux de base, en particulier dans des pays comme la Tanzanie, le Nigeria et la Zambie », a dit M. Cui.
Selon M. Cui, la plupart des minéraux de base produits en Afrique sont encore exportés sans transformation en aval. « Cela réduit le potentiel de vente des produits minéraux avec davantage de de valeur ajoutée sur les différents marchés d'outre-mer et réduit aussi les marges de profit. Cela signifie qu'il existe une demande croissante pour divers types de concasseurs dans toute l'Afrique », a-t-il dit.
Les mines africaines manquent de machines d'exploitation minière, de connaissances techniques et de personnel qualifié, dit M. Cui. Les investissements dans les activités d'exploration dans la majorité des mines d'Afrique sont restés en dessous de 10 Dollars US par kilomètre carré contre une moyenne de 50 Dollars US par mètre carré en Chine et en Australie, ce qui montre le faible degré d'industrialisation, dit-il.
« L'utilisation de machines d'exploitation minière à haute efficacité et de procédures d'exploitation matures chinoises peuvent améliorer considérablement le rendement et réduire les pertes de bénéfices », dit Wang Lijie, Professeur à l'Université chinoise des mines et de technologie à Beijing.
« D'un point de vue à long terme, les gouvernements africains peuvent utiliser l'argent gagné dans les investissements miniers dans d'autres secteurs, car il aidera à créer des emplois et à construire une chaîne industrielle de manière intelligente », dit M. Wang.
Shanghai SBM a déjà livré des équipements de concassage au Nigeria, des broyeurs à l'Angola et des machines à fabriquer du sable à la Zambie. L'empreinte africaine de la société est répartie sur 15 pays, tandis que son chiffre d'affaires sur le continent s'est établi à 41 millions de Dollars l'an dernier.
La société s'attend à ce que son chiffre d'affaires en Afrique atteigne 58 millions de Dollars US cette année. Actuellement, ses activités en Afrique représentent 25% de son total mondial.
Selon M. Cui, la société prévoit d'ouvrir de nouveaux bureaux de vente régionaux au Kenya et en Algérie l'année prochaine afin d'exploiter davantage encore les affaires sur le plan local. La société a déjà un bureau à Accra, au Ghana, qui se concentre sur l'Afrique de l'Ouest.
Bien que l'Afrique soit dans un processus d'industrialisation et d'urbanisation, ses bases et capacités industrielles globales sont encore faibles, dit-il. Les gouvernements africains ont pris conscience que des infrastructures de qualité sont le meilleur pari pour le continent s'il veut attirer les capitaux étrangers et des gens de talent, a-t-il dit.
M. Cui a dit que beaucoup de personnes en Afrique de l'Est sont prêtes à acheter des machines de construction comme des broyeurs à percussion, des concasseurs à cônes mobiles et des laveuses de sable pour devenir des petits entrepreneurs pour les grands projets réalisés par des entreprises de construction locales ou chinoises.