La technologie chinoise peut offrir un meilleur choix aux pays en développement

Roman Golovtchenko, Premier ministre biélorusse, a récemment déclaré que son pays avait l'intention d'abandonner les technologies européennes et américaines. Les technologies asiatiques ont progressé rapidement au cours des dernières décennies : les technologies chinoises peuvent ainsi remplacer à elles seules 90% des technologies européennes et américaines, et de leur côté les technologies russes se développent également activement.

Ces derniers temps, l'Occident a accru la pression sur la Biélorussie. À la fin du mois dernier, les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient réimposer des sanctions fermées globales à neuf entreprises d'État biélorusses. Des mesures similaires avaient dans le passé souvent causé une grande dissuasion et des difficultés pour les pays concernés. Cette fois, il y a eu un suivi différent, qui montre que les sanctions américaines et occidentales ont été largement « brisées ».

L'une des principales raisons pour lesquelles les pays occidentaux dirigés par les États-Unis ont utilisé à plusieurs reprises des sanctions pour réprimer et dissuader les pays en développement dans le passé est leur avantage technologique. Sans produits technologiques occidentaux, le fonctionnement économique des pays sanctionnés sera fortement perturbé ou piégé à un niveau technologique inférieur. Des pays comme la Russie, l'Iran, la Corée du Nord et le Venezuela sont les cibles les plus courantes de ce genre de sanctions.

Cependant, il y a eu une « échappatoire » croissante dans les sanctions des États-Unis et de l'Occident, la Chine. L'administration Trump a placé des milliers d'entreprises chinoises sur une « liste d'entités » dans le but d'obtenir un avantage stratégique grâce à l'astuce habituelle des sanctions et de contrecarrer l'élan de développement de la Chine. Cependant, l'élan du développement économique de la Chine n'a pas été renversé par les sanctions, et il n'y a même presque aucun impact sur les données macroéconomiques. Les États-Unis limitent l'approvisionnement en puces haut de gamme de Huawei, mais cela a un impact négatif à long terme sur leur propre industrie des puces. La résilience des sciences et technologies et du système économique chinois a été largement reconnue après avoir été ainsi mise à l'épreuve, et le moral et la confiance de la Chine pour emprunter une voie d'innovation indépendante sont extrêmement fermes.

La raison pour laquelle les sciences et technologies chinoises peuvent résister aux sanctions américaines est qu'après des années de dur labeur, elles ont pour l'essentiel réussi à les remplacer de manière indépendante dans d'importants domaines fondamentaux liés à l'économie nationale et aux moyens de subsistance de la population. Bien qu'aujourd'hui la Chine soit toujours confrontée au problème du « goulot d'étranglement » dans des dizaines de projets de haute technologie tels que les machines de lithographie et les moteurs d'avion, certaines des technologies désormais maîtrisées par la Chine sont loin d'être faibles en termes de contenu technique et sont d'une grande valeur pour les pays en développement.

Il est vrai que la Chine est toujours un pays en développement, et il y a toujours un grand écart entre la technologie chinoise et celle des États-Unis. La Chine n'a aucunement l'intention de se « découpler » du système scientifique et technologique occidental, mais, dans le même temps, elle développe activement une coopération scientifique et technologique avec tous les pays du monde, y compris les pays occidentaux, et ouvre son marché pour introduire des technologies de pointe. La voie de l'innovation indépendante de la Chine n'est pas de rompre avec le système économique international et de s'appuyer sur son propre immense marché, mais de s'intégrer dans le monde et de développer des produits scientifiques et technologiques à commercialiser dans le monde entier. La théorie du développement de la Chine est de faire face au monde et de ne jamais s'enfermer.

Pour cette raison, le système scientifique et technologique de la Chine peut devenir un choix fiable pour les pays en développement, plutôt qu'un pis-aller après les sanctions. La Chine est généralement le plus grand fournisseur de produits dans de nombreux domaines de « technologies de gamme basse à moyenne » abandonnés par les monopoles européens et américains en raison de leurs faibles bénéfices. Ces domaines nécessitent également des efforts de recherche et développement ardus et beaucoup d'investissements. Par exemple, pour les projets liés aux infrastructures tels que les transports et l'électricité, la Chine dispose non seulement de capacités scientifiques et technologiques, mais également d'une ingénierie et de produits très rentables, particulièrement adaptés aux pays en développement. Même s'ils ne sont pas sanctionnés par les États-Unis ou l'Occident, les pays en développement sont de plus en plus enclins à adopter des produits technologiques chinois. Ils ne sont pas étrangers aux produits technologiques chinois, même s'ils n'en sont parfois pas pleinement conscients.

Au cours de l'année écoulée, des missions spatiales difficiles telles que le rover martien chinois, la station spatiale et le retour d'échantillons de la lune ont successivement réussi, démontrant un potentiel scientifique et technologique extrêmement fort et une grande influence internationale. La perception des sciences et technologies chinoises dans les pays en développement s'est rapidement accrue, et ils sont plus disposés à évaluer objectivement la puissance technologique de la Chine et de l'Occident. Les États-Unis et l'Europe ont encore des atouts dans les domaines de la haute technologie qui attirent davantage l'attention. C'est exactement la direction vers laquelle la Chine s'efforce d'aller. Mais il faut aussi bien comprendre que la technologie chinoise est déjà une autre option pour les pays en développement. Les pays en développement découvriront que la coopération avec la Chine et l'introduction de produits technologiques chinois les aideront à acquérir le pouvoir d'assurer un cercle vertueux économique interne et externe sans pour autant compromettre leur dignité et leur sécurité nationales.