Selon un chercheur africain, l'idée de la communauté de destin pour l'humanité est ancrée dans la tradition philosophique chinoise

A l'occasion du 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois, Nkolo Foé, chercheur africain, professeur de philosophie et membre du comité consultatif international de l'Institut Chine-Afrique de l'Académie des Sciences Sociales de Chine, a déclaré lors d'un échange avec le Quotidien du Peuple en ligne que « le PCC a réussi à propulser un ancien pays semi-colonial et semi-féodal au rang de puissance mondiale, mais sans prétention hégémonique ; en plus, la Chine ignore le bellicisme, reste fidèle au droit international, ne menace ni n'agresse aucun État et refuse toute forme d'ingérence dans les affaires des autres pays ».

Selon Nkolo Foé, la réussite du PCC démontre « l'extraordinaire créativité des peuples du Sud ». Il a cité Samir Amin qui avait déclaré en 2015 que « le choix [du PCC] est fabuleux. En quelques décennies, la Chine a construit une urbanisation industrielle et productive qui dispose désormais d'un véritable système productif souverain. Aucun pays du Sud n'y est parvenu ».

La COVID-19 met en lumière l'hypocrisie du système occidental

« Depuis l'apparition de la COVID-19, l'Occident se comporte de plus en plus comme "un gang raciste" », a déploré le chercheur africain, soulignant que « l'angoisse s'est accrue dès lors que les démocraties occidentales ont pris conscience de la difficulté de sortir victorieuses de la confrontation avec la modernité confucéenne. (En Occident), la pandémie a provoqué l'effondrement des forces productives et des économies. Les ordres politiques jadis stables se sont effilochés. Émeutes raciales, crises post-électorales, violence de groupes armés : autant de symptômes du chaos ».

Selon Nkolo Foé, « la solidarité justifiait le rappel par la Chine, la Russie et l'Union africaine, des vertus cardinales du multilatéralisme. Les mobiles égoïstes du retrait des Etats-Unis de l'OMS étaient évidents, et l'Amérique privait l'institution onusienne de 15% de son budget pour garantir à Big Pharma la suprématie sur le marché mondial de la santé, sans les indésirables entraves des institutions multilatérales. La COVID-19 a révélé au monde la vraie nature de la générosité des riches, comme le prouve l'âpreté de la lutte autour des vaccins ».

La détermination de la Chine pour une émergence pacifique

Face à l'ambiance internationale hostile produite par certains pays occidentaux contre la Chine, Nkolo Foé a souligné : « L'Occident espérait que l'ouverture de la Chine déboucherait sur la dissolution du pays dans la mondialisation. Cependant, la principale vertu du système politique de la Chine est de maintenir un minimum de consensus social et d'harmonie dans le pays ».

Nkolo Foé a notamment remarqué que « les leaders communistes chinois rappellent l'attachement du peuple chinois à la justice et à la paix. La preuve est que la Chine n'a jamais cédé devant la violence, jamais malmené, jamais opprimé ni asservi d'autres nations. Elle ne l'a pas fait dans le passé, elle ne le fera jamais dans l'avenir ». Parallèlement, le chercheur africain a souligné que « la direction du PCC a cependant averti que la nation chinoise "ne saurait tolérer en aucune manière qu'une force étrangère en use de la sorte à son égard" et "quiconque tentera d'agir ainsi se brisera sur la Grande Muraille d'airain que plus de 1,4 milliard de Chinois ont érigé avec leur chair et leur sang" ! ».

Selon le professeur de philosophie, « ni l'agression ni l'hégémonisme ne font partie de l'ADN des Chinois, et la Chine a trouvé une voie alternative, c'est-à-dire l'initiative "la Ceinture et la Route". Par cette initiative, le PCC veut envoyer un message de paix au monde : il veut contribuer, avec toutes les nations de bonne volonté, à l'établissement d'un nouveau type de rapports entre les nations et promouvoir la construction d'une communauté de destin pour l'humanité ».

Nkolo Foé a souligné que « le parti pris philosophique de l'initiative "la Ceinture et la Route" est sans équivoque : coopération et non confrontation, ouverture et non fermeture, partenariat gagnant-gagnant et non jeu à somme nulle ». Il s'agit de « fourniture par la Chine de nouvelles opportunités au reste du monde », a-t-il déclaré.

« Les entraves morales du confucianisme interdisent à la Chine de coloniser les autres peuples, d'affaiblir leurs États ou de s'ingérer dans leurs affaires. En revanche, la morale confucéenne recommande la bienveillance à l'égard de tous », a estimé le professeur de philosophie. « La "communauté de destin pour l'humanité" s'enracine donc dans une tradition philosophique profonde, en rejetant toute forme d'alliance et de compromission avec la culture de l'impérialisme, la Chine est anti-hégémonique dans son essence même », a assuré Nkolo Foé. 

Par He Qian, journaliste au Quotidien du Peuple en ligne