Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon a annoncé jeudi une enquête sur les allégations d'utilisation d'armes chimiques en Syrie, selon une requête présentée auparavant par le gouvernement syrien.
Le secrétaire général, s'adressant aux journalistes à son bureau à l'ONU à New York, a déclaré "j'ai décidé de mener une enquête des Nations unies sur une possible utilisation d'armes chimiques en Syrie".
"Je souhaite que cette enquête débute dès que possible", a dit M. Ban. "Cette mission d'enquête devra examiner les incidents spécifiques portés à mon attention par le gouvernement syrien".
Le gouvernement syrien a demandé mercredi aux Nations unies de dépêcher une mission indépendante pour enquêter sur une attaque à l'arme chimique signalée et attribuée à des rebelles dans la province d'Alep dans le nord du pays, a déclaré aux journalistes un diplomate syrien au siège des Nations unies à New York.
"Le gouvernement syrien a demandé il y a quelques minutes au secrétaire général des Nations unies de former une mission technique spécialisée, neutre et indépendante pour enquêter sur l' utilisation d'armes chimiques contre des civils par des groupes terroristes opérant en Syrie (mardi) dans la ville de Khan Al-Asal dans la province d'Alep", a déclaré le représentant permanent de la Syrie à l'ONU Bachar Jaafari.
Au moins 25 personnes ont été tuées et 130 autres blessées mardi lorsque des hommes armés ont tiré une roquette chargée de substances chimiques sur la ville de Khan Al-Asal à Alep, ont indiqué les médias officiels, accusant les combattants de l' opposition armée d'être responsables de cette attaque. Toutefois, les rebelles ont démenti ces accusations et rejeté le blâme sur le gouvernement.
M. Jaafari a déclaré que les contre-accusations des rebelles étaient destinées "à détourner l'attention des faits réels sur le terrain, qui est que le gouvernement syrien, s'il a bel et bien de telles armes, ne les utiliserait jamais contre sa propre population".
M. Ban a indiqué que les Nations unies coopèreraient à cet égard avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).