Le Fonds monétaire international (FMI) a exprimé sa satisfaction suite à l'accession de la République du Congo au statut de pays conforme à l' Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), survenue en février dernier.
Dans une déclaration publiée à l'issue d'une visite des services du FMI effectuée du 9 au 16 mars dernier à Brazzaville et remise jeudi à la presse, l'équipe des services du FMI a, à cet effet, vivement recommandé au gouvernement congolais de faire adopter rapidement par le Parlement une loi requise sur la transparence et la responsabilisation budgétaires.
Conduite par M. Mbuyamu Matungula, chef de mission pour la République du Congo, la délégation du FMI a passé, à cette occasion, en revue l'évolution macroéconomique récente et les perspectives à court terme pour s'accorder avec les autorités congolaises sur le programme des consultations de 2013 au titre de l'article IV avec le Congo, prévues à Brazzaville du 30 avril au 14 mai 2013.
Au cours de cette visite, la mission s'est notamment entretenue avec le ministre délégué chargé du plan et de l'intégration, Léon Raphaël Mokoko, le directeur national de la Banque des Etats de l' Afrique centrale (BEAC), Cédric Ondaye Ebauh, d'autres hauts responsables de l'Etat et des représentants des partenaires au développement du Congo.
Au terme de cette mission, le FMI qui entend ainsi poursuivre sa coopération étroite avec le Congo, a noté que "les autorités congolaises ont réaffirmé leur détermination à poursuivre le renforcement de la gouvernance économique, à améliorer le climat des affaires, à rehausser la qualité des dépenses sociales et à engager l'économie sur une trajectoire de croissance soutenue et inclusive; autant d'actions qui sont essentielles pour réaliser des progrès encore plus substantiels en matière d'emploi et de réduction de la pauvreté".
A cet égard, souligne la déclaration, il a été convenu que les consultations de 2013 au titre de l'article IV permettent d' analyser le cadre de politique budgétaire à moyen terme des autorités, d'évaluer la vulnérabilité du Congo aux chocs mondiaux, d'examiner la compétitivité extérieure du pays, et de passer en revue les mesures de diversification économique et de croissance inclusive envisagées par les autorités.
Dans ce dernier domaine, la priorité sera accordée aux réformes structurelles axées sur l'amélioration de la gouvernance économique et du climat des affaires et au renforcement du secteur
financier, indique la déclaration du FMI.
Dans le cadre de cette mission, "l'équipe des services du FMI a amorcé la collecte des données et les entretiens visant à préparer les prochaines consultations au titre de l'article IV. Une évaluation préliminaire donne à penser que la République du Congo a continué à réaliser des progrès globalement satisfaisants en matières de stabilité macroéconomique. La production dans les champs pétroliers arrivant à maturité a baissé en 2012, mais la croissance hors pétrole s'est accélérée, dopée par une activité vigoureuse, notamment dans les secteurs des services non échangeables, du commerce et des BTP".
En effet, en 2012, l'évolution macroéconomique a été dominée par les mesures budgétaires d'urgence prises par les autorités pour faire face aux conséquences de l'explosion d'un dépôt de munitions le 4 mars à Mpila. Selon les estimations, la croissance économique a atteint 3,8%, l'inflation culminant à 7,5% à cause d' une réaction limitée de l'offre globale à une hausse des dépenses publiques financées sur ressources intérieures équivalant à 16% points de pourcentage du PIB hors pétrole par rapport à 2011, principalement à l'appui des premiers efforts déployés pour remédier aux dégâts causés par l'explosion, a relevé le FMI.
Par ailleurs, l'augmentation rapide des dépenses a fait grimper le déficit budgétaire primaire de base hors pétrole à 64,3% du PIB hors pétrole (46,3% du PIB hors pétrole en 2011), précise le FMI, estimant que les perspectives pour 2013 et à moyen terme semblent globalement favorables.
Selon les projections, la croissance devrait remonter à 6,4% cette année et l'inflation en fin d'année se replier à 4% environ. Malgré la hausse des investissements, les positions budgétaire et extérieure resteront confortables et une règle d'ancrage budgétaire adoptée à partir de l'exercice 2013 permettra d' atténuer les effets macrobudgétaires négatifs de la volatilité des recettes pétrolières et d'assurer la viabilité des finances publiques, conclut la déclaration.