Huit jours après la promulgation de la loi dite sur le mariage des personnes de même sexe, entre 150 000, selon la police, et un million de personnes, selon les organisateurs, ont défilé dimanche dans les rues de Paris pour demander l'abrogation de la loi, tandis que 350 personnes ont été interpellées suite à des violences en fin de manifestation.
Trois cortèges de manifestants opposés à la loi sur le mariage pour tous ont manifesté dimanche dans les rues de la capitale française à l'appel du collectif "La manif pour tous" avant de converger vers l'esplanade des Invalides.
Après l'appel à la dispersion, des heurts ont éclaté sur l'esplanade, débouchant sur l'interpellation de 350 personnes, dont 250 placées en garde à vue, selon le dernier bilan communiqué lundi matin par le ministère de l'Intérieur.
Dimanche soir, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait condamné dans un communiqué ces incidents, les attribuant à des individus "issus de l'extrême droite et de la mouvance identitaire".
Par ailleurs, 36 personnes ont été légèrement blessées en marge des manifestations, dont 34 policiers et gendarmes, un journaliste et un manifestant, note lundi la radio Europe 1.
Plusieurs personnalités de droite et d'extrême-droite ont été aperçus dimanche dans les cortèges : le président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP) Jean-François Copé, les députés UMP Henri Guaino et Laurent Wauquiez, la présidente du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin, ou encore la députée Front national (FN) Marion Maréchal Le Pen et le député apparenté FN Gilbert Collard.
En plus des trois cortèges de la "Manif pour tous", un quatrième, de 2.800 personnes, animé par les membres de l'institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a aussi défilé, sans converger jusqu'à l'esplanade des Invalides, selon les médias français.
Enfin, une vingtaine de membres du mouvement d'extrême-droite Génération identitaire ont investi dimanche après-midi pendant une demi-heure le toit du siège du Parti socialiste (PS) à Paris, situé Rue Solférino, où ils ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire "Hollande démission".
Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a "condamné fermement l'attaque du siège du Parti socialiste par un groupe d'extrême-droite identitaire et leur tentative d'intrusion dans nos locaux".
Alors que la loi a été promulguée le 18 mai par le président français François Hollande et que le premier mariage homosexuel doit être célébré mercredi à Montpellier (sud), les opposants à la loi entendent poursuivre leurs protestations.
"Je vous annonce, ainsi qu'à ceux qui croient encore que nous allons abandonner, que nous poursuivrons le combat partout en France", a déclaré dimanche la présidente de la "Manif pour tous", Ludovine de la Rochère, au terme de la manifestation dimanche à Paris.
"C'est la fin du temps des manifestations et je pense que la 'Manif pour tous' a fait son temps", a pour sa part déclaré dimanche sur BFMTV la porte-parole du mouvement Frigide Barjot, ajoutant : "Il faut passer à une phase politique de contestation des changements de la loi parce que l'on change de civilisation".