Edward Snowden, l'auteur des fuites sur les programmes de surveillance de l'Agence de sécurité nationale américaine, a défendu ses révélations dans un chat en ligne avec le Guardian, s'érigeant contre les autorités américaines qui l'accusent de trahison.
Le gouvernement des Etats-Unis n'arrivera pas à étouffer cette affaire en m'envoyant en prison ou en me tuant , a-t-il prévenu. Il a ajouté que le gouvernement avait immédiatement, et de manière prévisible, éliminé toute possibilité d'un procès équitable aux Etats-Unis en l'étiquetant comme un traitre. Snowden a indiqué qu'il ne retournerait pas aux Etats-Unis de son plein gré.
Certains membres du Congrès américain ont désigné l'ancien consultant de la NSA comme un traitre pour avoir, il y a deux semaines, révélé l'existence de programmes de surveillance américains via le Guardian et le Washington Post. Les programmes de l'Agence nationale de sécurité recueillent les enregistrements de conversations téléphoniques et de données numériques de millions d'Américains sous couvert de lutte contre le terrorisme.
L'ampleur de la surveillance révélée par Snowden a surpris de nombreux Américains et soulevé un débat dans le pays, qui se demande jusqu'ou le gouvernement peut s'immiscer dans la vie privée de ses citoyens au nom de la sécurité nationale.
Il serait stupide de se soumettre soi-même à une possible arrestation et à des accusations criminelles quand on peut faire davantage de bien en liberté qu'en prison , a-t-il déclaré.
C'est lorsqu'il travaillait comme employé d'un sous-traitant de la NSA que Snowden avait accès aux programmes alors secrets de surveillance américains. Il a défendu ses actes et expliqué qu'il avait sélectionné les informations à révéler, notamment en ne dévoilant pas les opérations des Etats-Unis contre les cibles militaires légitimes , et en choisissant de mettre en lumière le piratage par la NSA d'infrastructures civiles comme des universités et des entreprises privées.
Ces activités criminelles purement agressives sont mauvaises, peu importe la cible. De plus, quand la NSA commet une erreur technique pendant une opération d'exploitation, ce sont des systèmes très importants qui tombent en panne , a-t-il déclaré, sans apporter de précisions sur les systèmes ou les pays où concernés.
Le Congrès n'a pas déclaré la guerre à ces pays – la plupart sont même nos alliés – mais sans même en demander la permission la NSA, il développe des réseaux contre eux qui affectent des millions de personnes innocentes. Et pourquoi ? Pour que nous puissions avoir un accès secret à un ordinateur dans un pays contre lequel nous ne nous battons même pas ?
Snowden faisait référence à PRISM, l'un des programmes qu'il a mis au jour. Ce dernier recueille les données internet d'utilisateurs du monde entier via neuf fournisseurs internet américains. La NSA peut ainsi surveiller n'importe quel étranger sans mandat judiciaire, mais elle a affirmé que les Américains n'étaient pas visés.
Les autorités américaines ont soutenu que les programmes de recueil des données étaient légaux et se déroulaient sous contr le judiciaire.
Snowden a quant à lui affirmé qu'il pouvait, de son bureau, mettre sur écoute n'importe quel e-mail ou appel téléphonique – des allégations démenties par les services de renseignement américains.
Si un analyste de la NSA, du FBI, de la CIA a accès à la base de données SIGINT (signals intelligence), il peut obtenir des informations sur tout ce qu'il veut , disait une réponse de Snowden sur le site du Guardian.
Le directeur du renseignement américain James Clapper a pour sa part déclaré que le type de données accessible et les personnes pouvant y accéder sont strictement limités.