Trente anciens gardes du camp de la mort d'Auschwitz pourraient être poursuivis pour complicité de meurtre dans le camp pendant la Seconde Guerre mondiale, a déclaré mardi le bureau du procureur allemand.
Le procureur en chef Kurt Schirmm a déclaré qu'une enquête sur 49 anciens gardes avait apporté suffisamment de preuves pour porter des accusations de complicité de meurtre. Trente des anciens gardes qui ont fait l'objet d'investigations, le plus ancien étant âgé de 97 ans, vivent actuellement dans toute l'Allemagne.
M. Schirmm a déclaré que le travail des gardes dans les camps de concentration d'Auschwitz-Birkenau les rend coupables de complicité de meurtre, indépendamment des charges qui pourraient être retenues individuellement.
Le camp d'extermination d'Auschwitz a été créé en 1940. Plus de 1,1 million de personnes y ont été tuées, dont des Juifs, des Polonais, des Roms et des prisonniers soviétiques.
Environ 106.000 soldats nazis ont été accusés de crimes de guerre et environ 13.000 ont été déclarés coupables depuis les procès de Nuremberg, selon le ministère de la Justice du Bade-Wurtemberg qui dirige l'enquête.
Soixante-huit ans après la chute du troisième Reich, l'Allemagne se penche toujours sur sa sombre histoire de la période nazie. L'annonce de mardi intervient alors que l'Allemagne boucle ses enquêtes visant à rechercher et poursuivre les derniers criminels de guerre nazis toujours vivants pour les traduire en justice.
L'annonce est intervenue un jour après que l'ancien officier SS Siert Bruins, 92 ans, eut été jugé pour le meurtre d'un combattant de la résistance hollandaise il y a environ 70 ans.
En 2011, l'ancien garde SS John Demjanjuk a été reconnu coupable de complicité dans le meurtre de Juifs et a été condamné à cinq ans de prison. Le cas de Demjanjuk a créé un précédent pour juger tous les anciens gardes de camp au seul motif qu'ils ont été gardes dans un camp de la mort, même sans prouver leur implication directe dans les crimes.