Le Sénat brésilien a mis en place mardi une commission parlementaire afin d'enquêter sur l'espionnage présumé par l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) de la présidente Dilma Rousseff.
"Nous avons l'intention de protéger la souveraineté nationale," a annoncé la sénatrice Vanessa Graziotin, du Parti communiste du Brésil (PCB).
La commission, composée de 11 membres principaux et de sept remplaçants, a 180 jours pour enquêter sur des faits présumés de surveillance d'emails et de communications téléphoniques de
Mme Rousseff et de ses principaux collaborateurs.
La période d'enquête peut être prolongée de 180 jours si la commission a besoin de plus de temps.
Dans le cadre de la première mesure de la commission, les membres ont discuté de la possibilité de demander à la police fédérale de protéger le journaliste Glenn Greenwald, basé à Rio de Janeiro et à l'origine de la révélation, et son compagnon David Miranda.
M. Greenwald a été le premier à divulguer le programme d'espionnage de Washington, à l'aide de documents détenus par l'ex-informaticien du renseignement américain Edward Snowden. M. Snowden, inculpé d'espionnage aux Etats-Unis pour avoir révélé la surveillance électronique américaine dans le monde, a obtenu l'asile temporaire en Russie.
Le Sénat a décidé d'ouvrir une enquête, depuis qu'une chaîne de télévision brésilienne a dénoncé dimanche que la surveillance de la NSA concernait le gouvernement brésilien et la présidente.
Les premières annonces d'espionnage des Etats-Unis au Brésil sont parues en juillet, quand le quotidien brésilien O Globo a publié un article concernant la surveillance des communications brésiliennes par la NSA.
Washington a soutenu que le programme de surveillance est conçu pour contrecarrer le terrorisme, mais le Brésil soupçonne la NSA d'espionnage industriel et a demandé une réponse officielle écrite des Etats-Unis d'ici vendredi.
Mme Rousseff envisagerait d'annuler la visite prévue à Washington le mois prochain si elle ne reçoit aucune réponse ou aucune explication satisfaisante de la part du gouvernement américain.