Des manifestants ont défilé dans les rues de Washington samedi, appelant le Congrès à rejeter le plan du président Barack Obama pour une action militaire contre la Syrie.
Les manifestants se sont réunis aux alentours de midi devant la Maison Blanche, scandant à haute voix des slogans tels que "Vous dites encore plus de guerre, nous disons pas de guerre" et "Obama, touche pas à la Syrie, Congrès, touche pas à la Syrie". Ils ont fait des cercles sur le trottoir de la Maison Blanche, tenant des pancartes où était écrit: "Bombarder la Syrie ne protège pas les habitants syriens, cela les tue."
Plusieurs manifestants ont même joué au football devant la Maison Blanche, lançant comme slogan "Faites du football, pas la guerre."
Radhika Miller, une activiste membre du groupe anti-guerre ANSWER Coalition, a expliqué qu'elle était contre les frappes sur la Syrie parce que "les bombes que nous lâchons au bout du monde finissent par exploser ici au pays," alors que beaucoup d'Américains aux Etats-Unis souffrent encore du chômage ou d'autres difficultés dues à une économie en panne, tandis que des milliards sont dilapidés pour des actions militaires dans des pays au loin.
"Les bombes lâchées sur la Syrie tuent des populations, et nous ne vous autoriserons pas à tuer des populations en notre nom," a-t-elle souligné.
L'administration Obama accuse le gouvernement du président syrien Bachar al-Assad d'utiliser des armes chimiques contre son propre peuple, ce que dément Damas, et Obama a demandé au Congrès d'autoriser une frappe militaire punitive.
Medea Benjamin, co-fondatrice du groupe anti-guerre Code Pink, a expliqué qu'au cours de la semaine à venir, le public américain pourra voir si le Congrès écoutera la voix du peuple, ou s'il se contentera d'autoriser une guerre de plus. "Cette guerre n'aidera pas la population syrienne, elle n'aidera pas le peuple américain, et elle ne servira pas l'Etat de droit international," a-t-elle ajouté, faisant remarquer que l'usage de la force est légale uniquement en cas de légitime défense ou avec l'autorisation du Conseil de Sécurité de l'ONU.
Sans le soutien de l'ONU, une frappe américaine contre la Syrie est illégale, a-t-elle conclu.
Plusieurs sondages montrent que le public est dans une vaste majorité contre une action militaire en Syrie, et le Congrès est profondément divisé sur la question. Il est prévu que le Sénat débattra et votera la semaine prochaine sur la question d'une résolution autorisant une action militaire, et la Chambre des représentants votera plus tard.