La Présidente de la Commission du renseignement du Sénat, qui fut un fidèle défenseur de la National Security Agency, a changé radicalement, annonçant lundi qu'elle était « totalement opposée » à l'espionnage de leurs alliés par les États-Unis et exigeant une révision complète de tous les programmes de surveillance.
Dianne Feinstein, sénatrice démocrate de Californie, a vivement critiqué la surveillance par la NSA des appels de dirigeants du monde entier proches des Etats-Unis, comme la chancelière allemande Angela Merkel.
Mme Feinstein, qui a fermement défendu les programmes de surveillance massive de la NSA, a ajouté que Barack Obama et les membres de son comité, suspectés d'avoir reçu des informations classées, avaient été tenus dans l'ignorance des opérations ciblant les dirigeants étrangers.
« Il est évident qu'une révision totale de tous les programmes de renseignement est nécessaire afin que les membres de la commission du renseignement du Sénat soient pleinement informés de ce qui est effectivement fait par la communauté du renseignement », a déclaré Mme Feinstein à des journalistes.
« Contrairement à la collecte par la NSA d'enregistrements téléphoniques vertu d'une ordonnance d'un tribunal, il est clair pour moi que certaines activités de surveillance ont été en vigueur pendant plus d'une décennie et que la Commission du renseignement du Sénat n'a pas été suffisamment informée ».
« En ce qui concerne la collecte par la NSA de renseignements sur les dirigeants des alliés des Etats-Unis -dont la France, l'Espagne, le Mexique et l'Allemagne- permettez-moi de le dire sans équivoque : j'y suis totalement opposée », dit-elle.
Mme Feinstein a également fourni la première confirmation officielle d'un rapport allemand affirmant que le téléphone de Mme Merkel avait été surveillé pendant plus d'une décennie. « Je crois que le Président Obama n'était pas au courant que les communications de la chancelière Angela Merkel étaient surveillées depuis 2002 », a déclaré Mme Feinstein. « C'est un gros problème ».