Le président français François Hollande a insisté mardi sur la "réorientation de la construction européenne", après le tsunami du Front national (FN, extrême-droite) lors des élections européennes de dimanche dernier.
Le FN a remporté 24 sièges sur le total de 74 de la France au Parlement européen, devenant ainsi le premier parti politique français au huitième législateur européen pour les cinq années à venir.
A son arrivée au sommet informel de l'Union européenne (UE) consacré aux résultats des élections europénnes qui se sont déroulées du 22 au 25 mai dans les 28 pays du bloc, M. Hollande a souhaité que l'Europe "puisse répondre davantage au message qu'il y a plus de croissance, plus d'emplois". Il a reconnu ne pas vouloir voir les Français voter à 25% pour l'extrême-droite, "mais ils ont voté ainsi".
M. Hollande a souligné que le mandat de la prochaine Commission européenne "doit être tourné vers la croissance, vers l'emploi, vers la transition énergétique, vers la protection". Avec le dernier vote des Français, il s'est prononcé "plus concerné, plus mobilisé, plus impliqué par la réorientation de la construction européenne".
Le boom de l'extrême-droite en France "n'est pas un problème simplement pour la France, qui doit y répondre en France, à travers une politique qui doit résoudre le problème du chômage, de la précarité, des inégalités, de la peur. C'est aussi le problème pour l'Europe, l'Europe doit entendre ce qui s'est passé en France", a dit M. Hollande.
"Si dans quelques années l'Europe n'a pas répondu aux attentes, il y aura d'autres votes en France comme ailleurs qui vont s'exprimer contre l'Europe", a averti le président français, exigeant "des changements de l'Europe".