Clive Palmer, homme politique australien, a présenté ses excuses mardi à l'ambassade de Chine à Canberra pour avoir qualifié les Chinois de « salauds » et de « bâtards » lors d'un entretien à la télévision.
Dans une déclaration écrite, Clive Palmer a dit : « Je m'excuse sincèrement pour toutes les insultes envers le peuple chinois causées par l'un ou l'autre des mots que j'ai utilisés lors de mon apparition dans l'émission de télévision Q&A sur ABC ... Ce que j'ai dit sur Q&A était une insulte envers les Chinois où qu'ils soient dans le monde et je tiens à les assurer que je leur présente mes excuses les plus authentiques et les plus sincères, et que je suis désolé de ce que j'ai dit lors de cette émission ».
Après avoir reçu les excuses de Clive Palmer, l'ambassadeur de Chine Ma Zhaoxu a souligné que toutes les remarques agressives ou calomnieuses envers la Chine ne sauraient obtenir le soutien populaire et sont vouées à l'échec. « Il est dans l'intérêt fondamental des peuples des deux pays que la Chine et l'Australie aient des relations saines et stables, et cela ne peut être entravé par un seul individu », a-t-il dit.
Le gouvernement chinois avait, de son côté, exprimé sa vive indignation et sa condamnation sévère des insultes proférées par Clive Palmer.
Le gouvernement australien et des personnes de tous milieux avaient également dit leur ferme condamnation et souligné que les propos lancés par Clive Palmer et insultant la Chine ne l'avaient pas été au nom du peuple australien.
Les excuses de Clive Palmer ont fait suite aux protestations de lundi de la communauté chinoise en Australie occidentale, exigeant que celui-ci, de même que son collègue et membre du parti Palmer United, le sénateur Jacqui Lambie, démissionnent s'ils ne s'excusaient pas pour leurs commentaires insultants envers la Chine. Après les insultes de Clive Palmer, Jacqui Lambie avait en effet déclaré que l'Australie faisait face à une invasion de l'armée chinoise.
Environ 100 personnes de la communauté chinoise ont manifesté devant le bureau d'un autre sénateur de Palmer United, le sénateur Dio Wang.
Les commentaires de Clive Palmer de la semaine dernière ont provoqué une condamnation générale de la part de la classe politique, des chefs d'entreprises et du grand public australiens, tout en suscitant les protestations de la communauté chinoise en Australie.
De son côté, le Premier ministre australien Tony Abbott rapidement réagi, réprimandant Clive Palmer dont il a qualifié les commentaires de destructeurs et contre-productifs.
M. Abbott a souligné l'importance du plus grand partenaire commercial de l'Australie et insisté sur le fait que le boom économique de la Chine a permis à l'Australie de traverser la crise financière mondiale. « C'est l'une des raisons pour lesquelles nous voulons maintenir des relations très fortes avec la Chine, l'une des raisons pour lesquelles ce qu'a dit Clive Palmer l'autre nuit était si destructeur, et il est vraiment très difficile de comprendre pourquoi quelqu'un qui veut avoir de l'influence dans la vie de notre nation puisse se montrer aussi simpliste et contre-productif », a déclaré M. Abbott.
Dans un communiqué publié après les réprobations du Premier Ministre, Clive Palmer a dit que ses commentaires ne visaient pas la population chinoise ni son gouvernement, mais qu'elles avaient été adressées à la société publique chinoise Citic, avec laquelle il a un différend juridique profond au sujet de redevances minières.
Citic a également accusé Clive Palmer de siphonner des millions de dollars depuis un compte bancaire d'affaires pour financer sa campagne électorale, ce qu'il nie.
Lors de l'interview télévisée de la semaine dernière, Clive Palmer avait qualifié les Chinois de « salauds » et de « bâtards » qui tirent sur leur propre peuple. « Je me moque bien de m'opposer à ces salauds de Chinois et de les empêcher de le faire », avait-il dit. « Je dis ça parce qu'ils sont communistes, parce qu'ils tirent sur leur propre peuple, qu'ils n'ont aucun système judiciaire et qu'ils veulent s'emparer de ce pays ».