L'Alliance démocratique (DA), principal parti d'opposition de l'Afrique du Sud), s'est dit "très inquiète" de l'attaque lancée par le Congrès national africain ( ANC, au pouvoir) contre la médiatrice publique, Thuli Madonsela.
"Les membres et le leadership de l'ANC ont pris la fâcheuse habitude d'attaquer et de nuire aux organismes et processus constitutionnels lorsque les découvertes de ces derniers vont à l'encontre de l'ANC", a expliqué la DA.
Dimanche, l'ANC a critiqué Mme Madonsela après que cette dernière a envoyé une lettre au président Jacob Zuma la semaine dernière pour lui demander pourquoi il ne remboursait pas une partie de l'argent qu'il doit aux contribuables suite au scandale de sa maison privée à Nkandla, province du Kwazulu-Natal.
L'ANC a accusé Mme Madonsela de nuire au processus parlementaire, à son autorité à gérer ce dossier, et à ses compétences.
"Il semble qu'alors que la médiatrice publique a remis son rapport au parlement, elle n'a nulle confiance dans l'institution et son indépendance comme bras de l'Etat. Avec réticence, nous soupçonnons que la médiatrice publique a fait de l'enquête une chose personnelle en dehors du mandat constitutionnel du bureau", a déclaré Stone Sizani , Whip en chef de l'ANC.
"M. Sizani semble ne pas vouloir comprendre l'impératif constitutionnel qui veut que le travail de la médiatrice publique doit se faire sans peur, favoritisme ni préjudice, comme le prévoit la Section 181(2) de la Constitution", a ajouté la DA.
Thuli Madonsela a publié le 19 mars un rapport sur une enquête concernant des allégations d' abus de fonction et d'infractions à l'éthique dans le cadre d'améliorations de sécurité de la résidence de M. Zuma à Nkandla.
Le rapport de Mme Madonsela indique que la famille de M. Zuma a bénéficié de manière indue de ce projet, et réclame que M. Zuma paie une partie de l'argent consacré à ce projet, une demande rejetée par M. Zuma.