Deux régions en quête d'indépendance dans l'est de l'Ukraine ont tenu des "élections présidentielle et législatives" dimanche sous les critiques de Kiev et de l'Occident.
Dans la République populaire autoproclamée de Donetsk, 350 des 364 bureaux de vote ont été ouverts, a rapporté Roman Lyagin, chef de la Commission électorale centrale.
A Lougansk, une autre république populaire autoproclamée, 102 bureaux de vote ont été ouverts.
Selon les résultats préliminaires annoncés par la Commission centrale électorale de Donetsk, le dirigeant actuel de la région Aleksandr Zakharchenko mène les sondages de sortie avec 81% des votes.
Les élections ont suscité le mécontentement du gouvernement ukrainien et de l'Occident.
Dans un communiqué publié tard dimanche, le président ukrainien Petro Porochenko a qualifié ces élections de "farce".
Il a demandé à la Russie de ne pas reconnaître les élections, qui constituent "une violation évidente du Protocole de Minsk du 5 septembre, qui a également été signé par des représentants russes".
Le Protocole de Minsk a été signé en septembre par le gouvernement ukrainien et les groupes de l'opposition dans la capitale biélorusse pour conclure un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine.
Par ailleurs, l'Union européenne (UE) et les Etats-Unis ont également condamné ces élections.
"Le vote est illégal et illégitime, et l'Union européenne ne le reconnaîtra pas", a affirmé Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, selon qui les élections étaient "contraires à la lettre et à l'esprit" du Protocole de Minsk et sapent les efforts visant à trouver une résolution politique durable à la crise.
Même son de cloche du côté américain, alors que Bernadette Meehan, la porte-parole du Conseil national de sécurité américain, a conseillé à la Russie de ne pas "utiliser ce vote illégitime comme prétexte pour introduire des troupes et de l'équipement militaire supplémentaires en Ukraine".
Moscou a cependant affirmé tard dimanche respecter l'expression de la volonté du peuple dans le sud-est de l'Ukraine. Le ministère russe des Affaires étrangères a souligné que les élus auront le mandat de "rétablir la normalité" dans ces régions.