Les sanctions imposées à Moscou par l'Occident pourraient s'avérer bénéfiques pour les recherches scientifiques russes, a déclaré lundi le président Vladimir Poutine, indiquant que le gel des montants pour l'importation des technologies étrangères et la coopération pourrait inciter la Russie à développer ses propres technologies.
"Nous sommes confrontés à certains défis et les restrictions concernent la coopération et l'importation de technologies modernes. Ce n'est pas très bon, mais d'une certaine façon, cela pourrait être favorable pour nous", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion avec les membres du Conseil présidentiel pour la science et l'éducation tenue à Saint-Pétersbourg.
Avant les sanctions occidentales, il était plus facile d'acheter des choses à l'étranger, mais maintenant, la Russie doit investir dans le développement de ses propres technologies, a rapporté l'agence Interfax, citant M. Poutine.
Il a appelé la communauté scientifique à s'affairer rapidement au développement de substituts dans certaines industries clés touchées par les sanctions. "Nous n'avons pas besoin de suivre aveuglément les méthodes étrangères. Nos ingénieurs et concepteurs doivent trouver des solutions originales qui répondent aux besoins de l'économie et de l'industrie russes".
Vladimir Fotrov, président de l'Académie russe des sciences (ARS), a déclaré à la réunion que l'ARS a "considérablement augmenté ses recherches liées à la défense" et travaille actuellement en étroite collaboration avec le ministère de la Défense pour définir les zones qui ont grandement besoin de technologies substituées.
Selon le vice-Premier ministre Arkadi Dvorkovitch, jusqu'à 90% des recherches de l'ARS ont été liées à des projets de défense, ce qui, selon lui, reflète les priorités actuelles. Mais il a également averti qu'une approche unilatérale pourrait conduire à l'arrêt des recherches scientifiques dans d'autres domaines.
M. Poutine a exhorté en novembre l'industrie de la défense à commencer à remplacer les composantes fabriquées à l'étranger par des composantes produites au pays pour atteindre l'objectif de moderniser au moins 70% de l'équipement des forces armées russes d'ici 2020.