Le juge d'instruction désigné dans l'affaire de corruption Noos a décidé lundi que l'Infante Cristina de Bourbon, la plus jeune sœur du roi Felipe VI d'Espagne, devra faire face à des accusations de détournement de fonds et de fraude fiscale devant la justice aux côtés de son mari Inaki Urdangarin. Elle devient ainsi le premier membre d'une famille royale au pouvoir à devoir faire face à des accusations criminelles.
Le juge José Castro a rejeté les demandes des avocats de la défense de la Princesse Cristina mais aussi les pressions du procureur chargé de la lutte contre la corruption, qui a dit que l'Infante n'était pas impliquée dans les relations d'affaires de son mari et qu'elle n'avait pas les connaissances financières suffisantes pour avoir participé activement à la fraude, malgré le fait que Cristina possédait 50% de la propriété et signé des documents importants pour la société Aizoon, qui était une société de façade qui aurait été utilisée pour siphonner et blanchir des fonds pour l'organisation Noos.
La Princesse Cristina aurait utilisé les cartes de crédit de la société pour payer toute une gamme de dépenses personnelles, qui ont ensuite été déclarées comme dépenses d'entreprise et le juge Castro croit que grâce à Aizoon, elle pourrait avoir coopéré dans les activités frauduleuses de l'Institut Noos. Noos est une organisation qui serait à but non-lucratif, qu'Inaki Urdangarin et son associé Diego Torres auraient utilisé pour obtenir des contrats des gouvernements régionaux de Valence et des Baléares.
Le mari de l'Infante est soupçonné d'avoir utilisé ses relations en tant que membre de la famille royale pour obtenir des contrats et il aurait, avec Diego Torres, fraudé pas moins de 6 millions d'Euros (environ 7 millions de Dollars US). Outre la Princesse Cristina et Inaki Urdangarin, 15 autres personnes font face à des accusations ; l'affaire devrait être entendue à Palma dans la seconde moitié de 2015.