Adios, España ! Selon Google, sa décision de fermer son service en Espagne à compter du 16 décembre en raison d'une loi obligeant les agrégateurs à payer les éditeurs de nouvelles pour donner des liens sur les contenus pourrait avoir des répercussions dans le monde entier. Google a indiqué qu'il va désormais bloquer les articles des éditeurs espagnols sur ses éditions internationales de Google News, au nombre de plus de 70, en plus de l'arrêt en Espagne du 16 décembre - quelques semaines avant l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi espagnole sur la propriété intellectuelle le 1er janvier.
Cela signifie par exemple que les internautes d'Amérique latine, où les organisations de presse espagnoles ont cherché à renforcer leur audience, n'auront plus de nouvelles via Google News au Mexique comme ailleurs, tout comme sont aussi appelés à disparaître les articles en anglais des éditeurs espagnols comme le très important journal El Pais. L'association AEDE, qui représente les grands éditeurs de presse, et qui a fait pression pour l'adoption de cette loi surnommée la « GoogleTax » a refusé de commenter la décision de Google Inc., qui est le premier arrêt depuis que Google News a été lancé en 2006.
La loi ne précise pas combien d'éditeurs devront être payés par Google, mais selon la société américaine, la loi espagnole est beaucoup plus stricte que la législation similaire adoptée ailleurs, car elle prescrit des paiements « pour afficher les moindres bribes de leurs contenus – qu'ils demandent un paiement ou non ». Google News ne génère pas de revenus pas plus qu'il ne contient de publicités.
Après l'Allemagne, qui a révisé ses lois sur les droits d'auteur l'année dernière d'une manière qui permet, mais ne contraint pas Google News à verser des redevances, Google a demandé aux éditeurs de donner leur consentement pour résumer leurs contenus et la plupart l'ont fait. Et l'année dernière, Google a accepté d'aider les organisations de presse françaises à augmenter leurs revenus de publicité en ligne et de financer les innovations de publication numérique pour régler un différend sur le fait de savoir si elle devait payer ou non pour afficher des contenus de nouvelles dans ses résultats de recherche. Enfin, Google a également eu à répondre à une décision de cette année du plus haut tribunal de l'Europe, qui autorise les utilisateurs à demander le retrait des informations peu flatteuses ou pas à jour du moteur de recherche de Google. Cette affaire avait justement commencé en Espagne.