Le Premier ministre Antonis Samaras après l’échec du vote. |
La Grèce se dirige vers des élections générales anticipées le mois prochain après que le parlement ait rejeté lundi le candidat du Premier ministre Antonis Samaras à la présidence, plongeant le pays dans une nouvelle période de troubles politiques alors qu'il émerge à peine de la crise économique. L'ancien commissaire européen Stavros Dimas n'a pas réussi à obtenir les 180 voix nécessaires pour devenir président lors du troisième tour décisif du vote, déclenchant la dissolution du parlement. M. Samaras a fixé le 25 janvier comme date pour une élection parlementaire.
Les sondages d'opinion indiquent une victoire du parti de gauche radicale Syriza, qui veut effacer une grande partie de la dette nationale, et annuler les termes d'austérité du plan de renflouement de 240 milliards d'Euros de l'Union Européenne et du Fonds Monétaire International. Alors que la plupart des Grecs ne semblaient pas vouloir d'élections, les conditions du plan de sauvetage approuvé par le gouvernement Samaras ont imposé des sacrifices difficiles à de nombreuses personnes et les signes d'amélioration de l'économie grecque ne se sont toujours pas manifestés clairement.
Si Syriza est élu, ce serait la première fois qu'un parti anti-renflouement déterminé à renverser les mesures d'austérité prescrites depuis le début de la crise de la zone Euro arrive au pouvoir en Europe. " Avec la volonté de notre peuple, d'ici quelques jours les mesures de renflouement liées à l'austérité seront une chose du passé ", a déclaré le leader de Syriza Alexis Tsipras après le vote. " L'avenir a déjà commencé ", a-t-il ajouté. M. Samaras, qui a joué et perdu en avan?ant la présidentielle de deux mois, a exhorté les Grecs à voter pour la stabilité et a juré de ne laisser personne remettre la place de la Grèce dans l'Europe en question.
Le résultat d'aujourd'hui ouvre néanmoins un nouveau chapitre de l'incertitude politique dans le pays le plus en difficulté de la zone Euro alors qu'il semblait que le pire de la crise économique de six ans était derrière lui. Après avoir presque fait tomber l'Euro en 2012, la Grèce est revenue cette année à la croissance économique et a mis fin à un exil de quatre ans sur les marchés obligataires. Syriza possède une avance constante dans les sondages depuis des mois, bien que son avantage sur le parti conservateur Nouvelle Démocratie de M. Samaras se soit rétréci au cours des dernières semaines. La faiblesse entre les partenaires potentiels de la coalition des deux côtés pourrait signifier que quel que soit le parti vainqueur en janvier, il aura du mal à former un gouvernement.