Apres les meurtres de prisonniers et les prises d'otages, l'Etat Islamique s'attaque désormais à la culture : dans une vidéo intitulée « Destruction des œuvres condamnables et exhortation au bien » d'une durée de cinq minutes, des militants se revendiquant de l'Etat Islamique saccagent de nombreuses statues et sculptures datant de l'Antiquité. Meme si ces images demandent encore à être authentifiées –on y voit tout de même le sinistre drapeau noir de l'EI, en haut à gauche de l'écran- la qualité de propagande de la vidéo laisse peu de doute. Selon les premières analyses d'experts, elles auraient été tournées dans le musée de Mossoul, une ville située au nord de l'Irak et tombée aux mains des djihadistes au mois de juin 2014.
On y voit une grande partie de la collection, notamment des objets d'art de l‘époque assyrienne, remontant à plusieurs siècles avant Jésus-Christ, rendue irrécupérable, saccagée à coups de masses et de marteaux piqueurs. A l'instar des Talibans qui détruisirent les Bouddhas de Bamyan, ces chefs d'œuvre sont considérés par les membres de l'Etat Islamique comme des hérésies et des symboles de l'idolâtrie un pêché que l'Islam considère comme impardonnable. De fait, sur les territoires qu'ils contrôlent, les membres du groupe terroriste ont déjà organisé plusieurs autodafés, interdit les instruments de musique et détruit d'autres œuvres d'art. Ce qui ne les empêche pas par ailleurs d'organiser un juteux trafic d'antiquités destiné à alimenter leurs finances.
Suite à la diffusion de cette vidéo, qui a suscité un tollé dans le monde entier, la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova, a demandé une réunion de crise du Conseil de sécurité des Nations unies. « Cette attaque est bien plus qu'une tragédie culturelle, c'est également une question de sécurité parce qu'elle alimente le sectarisme, l'extrémisme violent et le conflit en Irak », a-t-elle souligné.