Un soldat irakien à Ramadi. |
La Maison Blanche envisagerait un changement de stratégie en Irak, qui verrait des centaines de formateurs militaires américains déployés sur place pour aider les troupes irakiennes à reprendre Ramadi, mais qui aurait aussi pour conséquence de retarder la mise en œuvre des plans préparés de longue date pour chasser l'État islamique de Mossoul. Six mois après que les forces américaines aient commencé la formation des troupes irakiennes à affronter les combattants djihadistes, une série de défaites sur le champ de bataille a incité l'administration Obama à revoir ses plans.
Selon le New York Times, les États-Unis ont désormais l'intention de mettre l'accent sur la Province sunnite d'Anbar, dans l'Ouest de l'Irak, et d'y établir une nouvelle base pour former les troupes irakiennes. L'armée américaine espère rebâtir l'armée irakienne pour en faire une force suffisamment bien formée et bien équipée pour reprendre la ville de Ramadi, qui est tombée aux mains de l'Etat Islamique à la mi-mai.
Le plan de renforcement américain du nombre de soldats en Irak fera passer ceux-ci à 3 500 environ, contre 3 000 actuellement. Mais l'accent mis sur la Province d'Anbar viendra au détriment des ambitions de longue date pour libérer Mossoul, la deuxième plus grande ville d'Irak et qui a été capturée par les islamistes en juin de l'année dernière. En février de cette année, le Pentagone se vantait ouvertement qu'il préparait des troupes kurdes et irakiennes pour un assaut sur Mossoul, dans le Nord de l'Irak, d'ici la fin du mois de mai.
Ce calendrier a dû être changé après que les combattants de l'Etat Islamique aient gagné du terrain à Anbar, et il semble maintenant avoir été repoussé à l'année prochaine. Ce changement de pensée de la Maison Blanche reflète sa frustration face à l'échec des forces irakiennes, incapables de résister seules face aux troupes islamistes, mais aussi les limites des frappes aériennes contre des forces extrémistes coriaces et déterminées. En effet, les États-Unis et une coalition d'alliés occidentaux et arabes ont effectué plus de 4 000 missions de bombardement contre l'Etat Islamique, sans pourtant pouvoir les empêcher de gagner du terrain en Irak et en Syrie.